LES ORPHELINS DE CEAUSESCU
20 ANS APRES


ELISABETH BLANCHET



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Entre 1993 et 2000, je me suis rendue de nombreuses fois en Roumanie dans un contexte humanitaire. J’étais bénévole pour une association que des amis et moi avions créée : Action Orphelins. J’ai tissé des liens très serrés avec les enfants de la “casa de copii” du village de Popricani. Je les ai pris en photo et j’ai aussi documenté leur vie et leur environnement quotidien au cours de nombreux voyages.

L’orphelinat de Popricani a fermé en 2002.
En décembre 2006, je suis retournée en Roumanie pour retrouver les anciens de l’orphelinat de Popricani. Je souhaitais approfondir mon travail documentaire entamé avec ces enfants au début des années 1990. Quelques uns des enfants que j’avais connus habitaient toujours le village. Je les ai revus. Ils ont commencé à me raconter leurs histoires.

J’ai poursuivi ce travail au long cours à l’automne 2008, en me rendant au mariage de Radu, ancien pensionnaire de l’orphelinat. J’ai photographié l’événement. Grâce à Dan Palimaru, un ancien éducateur de la casa de copii, j’en ai retrouvé d’autres : Liliana, 24 ans, mariée avec un agriculteur du village et  déjà mère de deux garçons ; Ramona, 23 ans, boulangère dans un village proche de Iasi ; Daniel, 24 ans, qui – ironie du sort – est devenu l’homme à tout faire de l’ex-orphelinat transformé en maison pour handicapés ; Adriana, 23 ans, mère célibataire sans abri qui survit grâce à la mendicité. Et d’autres encore.

L’année 2009 est marquée par le vingtième anniversaire de la chute de Ceaucescu et par les 20 ans de la signature de la Convention des Droits de l’Enfant. C’était aussi en 1989 que l’Occident découvrait la réalité des orphelinats roumains de l’époque. Plus de 100 000 enfants dont personne ne voulait, maltraités, entassés dans des institutions cachées dans tout le pays. Liliana, Ramona, Daniel, Radu, Adriana, Carmen faisaient partie de cette génération d’enfants sacrifiés à la mégalomanie du dictateur et de sa politique ultra-nataliste.

Avec le journaliste Guy-Pierre Chomette, nous sommes retournés en Roumanie pendant l’été 2009 pour poursuivre le travail de rencontres avec les anciens de Popricani. Guy Pierre connaît bien les lieux pour avoir également travaillé dans l’orphelinat avec Action Orphelins il y a 18 ans. Voici, sous forme de diptyques, vingt portraits d’anciens de la casa de copii de Popricani. Les images en noir et blanc datent du début des années 1990 tandis que les couleurs sont des photographies récentes d’eux, dans leur vie d’aujourd’hui.Elisabeth Blanchet et Guy-Pierre Chomette
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20% du prix de vente sont reversés aux anciens de l’orphelinat en difficulté.

LOS HUÉRFANOS DE CEAUCESCU,
20 AÑOS DESPUÉS

Entre los años 1993 y 2000, tuve la ocasión de ir a Rumanía varias veces, en calidad de voluntaria,  con la asociación Action Orphelins (Acción huérfanos) que creamos con unos amigos en aquel entonces. Lo cual me permitió forjar vínculos muy estrechos con los niños de la "Casa de copii" en el pueblo de Popricani. Retratándolos, escuchando sus testimonios de vida e ilustrando su entorno cotidiano, a lo largo de mis numerosas visitas.

El orfanato de Popricani cerró en el 2002. Ese mismo año decidí que mi profesión sería fotógrafa.
En Diciembre del 2006, regresé a Rumanía con el objetivo de encontrar a los antiguos residentes del orfanato de Popricani. Quería aprofundizar mi trabajo con los niños, comenzado en la década del 1990. Algunos de ellos vivían aún en el pequeño pueblo. Y fue así como cada uno comenzó a contarme su vida.

En el otoño del 2008, cuando Radu, uno de los residentes del orfanato, me invitó para su casamiento, aproveché para fotografiar el evento y continuar con este trabajo. Gracias a Dan Palimaru, un antiguo educador de la Casa de copii, encontré a muchos otros: Liliana, 24 años, casada con un agricultor del pueblo y ya madre de dos niños; Ramona, 23 años, panadera en un pueblo cerca de Iasi ; Daniel, 24 años, que – paradójicamente – se convirtió en el delegado del antiguo orfanato, hoy reciclado en Hogar para personas discapacitadas; Adriana, 23 años, madre soltera sin domicilio que vive de la mendicidad. Y muchos más…

El año 2009 es el vigésimo aniversario de la caída de Ceausescu, y los 20 años de la Convención sobre los Derechos del Niño. Fue así también en 1989 que el Occidente descubría la realidad de los orfanatos rumanos de la época. Más de 100.000 niños huérfanos, maltratados y hacinados en las instituciones ocultas de todo el país. Liliana, Ramona, Daniel, Radu, Adriana, Carmen y tantos otros, representan esa generación de niños sacrificados a la megalomanía de un dictador y de su política ultra-natalista.

Con el periodista Guy-Pierre Chomette, volvimos a Rumania en el verano del 2009 para continuar las entrevistas con los huérfanos de Popricani. Guy-Pierre conocía bien el sitio por haber trabajado en el orfanato con Action Orphelins, quince años atrás. He aquí, en la forma de dípticos, veinte retratos antiguos y recientes de los huérfanos de la Casa de copii en Popricani. Las imágenes en blanco y negro son de la década del 1990, mientras que las fotografías recientes de ellos, son en color.

Elisabeth Blanchet y Guy-Pierre Chomette
El libro está disponible en :
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Editeur : Auto-édité
Année de parution : 2012