LA TRAVERSÉE


MATHIEU PERNOT



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La Traversée aborde trois sujets : la communauté tsigane (et plus largement les migrants), l’enfermement carcéral et l’habitat populaire moderne au travers de multiples séries réalisées entre 1995 et 2013. Parmi celles-ci, trois forment un squelette structurant le livre, au travers de cours de prisons désaffectées, d’appartements promis à la destruction et de campements clandestins désertés (dans ces lieux de relégation envahis par la végétation, une forme ambiguë de vie perdure). L’idée de traversée, de déplacement et de passage, très présente dans l’œuvre de Mathieu Pernot permet d’appréhender la situation de groupes marginalisés par des formes qui détournent  portraits d’identité ou reportages d’actualité en jouant du documentaire et de la mise en scène.La présence d’individus nomades et fragiles au sein de corpus d’images différents en fait des personnages traversés par ces histoires au fil du temps. Dans son texte Sortir du gris, Georges Didi-Huberman, évoquant Baudelaire, décrit en ces termes l’enjeu d’une telle traversée : « Un siècle et demi plus tard, le photographe de la vie moderne ne doit-il pas, lui aussi, extraire, fût-ce en noir et blanc, toute cette beauté, toute cette mémoire involontaire, toute cette énergie vivante qui a décidé – là est la nouveauté, mais elle date de Goya – de ne pas se plier à l’ordre de l’intolérable ? »


Editeur : JEU DE PAUME / LE POINT DU JOUR
Année de parution : 2014