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Depuis 2013, le photojournaliste Michaël Bunel marche dans les pas des milliers d’exilés qui fuient les guerres et la misère à la recherche d’un avenir et d’une vie meilleure. Du Proche-Orient à la jungle de Calais, en passant par les routes migratoires des Balkans jusqu’aux trottoirs de la capitale parisienne, ses images en noir et blanc témoignent des conditions de voyage et d’accueil réservées à ces populations. Aujourd’hui, après 6 années de travail et de diffusion dans la presse, ce reportage en 3 volets va faire l’objet d’un livre, EXIL, publié chez CdP Editions à l’automne 2019.

Au printemps 2013, alors qu’il tente de rallier la ligne de front d’Alep, Michaël Bunel se trouve bloqué à la frontière turco-syrienne. Là, il croise la route des civils syriens fuyant les combats et découvre pour la première fois la réalité des camps de réfugiés en Syrie. À ce moment, il ne sait pas encore que c’est le point de départ d’un travail qui va l’occuper pendant les 6 prochaines années. Progressivement, en suivant les routes migratoires menant jusqu’à l’Europe de l’Ouest, il photographie et recueille les histoires de celles et ceux qui sont contraints de tout abandonner derrière eux.

Le premier volet du reportage, appelé « Au bout de vos rêves », retrace le chemin périlleux des exilés qui fuient la Syrie, en passant par la Turquie, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. Michaël Bunel y témoigne des longues heures de marche, de la faim, de la peur, des voyages à bord de trains bondés, et enfin de l’attente et du désœuvrement une fois arrivé à destination.

Pour beaucoup, l’objectif est de rallier le Royaume-Uni mais les conditions d’asile y sont strictes et peu nombreuses. La plupart des réfugiés finissent bloqués dans le gigantesque bidonville de Calais, la Jungle, dans l’attente de passer illégalement ou que leur demande d’asile aboutisse. D’octobre 2015 jusqu’au démantèlement finale en octobre 2016, Michaël Bunel a passé « Un an dans la Jungle », deuxième volet de son reportage qui donne à voir sans faux-semblants les conditions de vie de plus de 9 000 hommes, femmes et enfants.

Automne 2016. Le démantèlement de la Jungle n’a pas fait disparaître les milliers de réfugiés qui l’occupent. Le gouvernement français doit désormais prendre des mesures pour les protéger et les accueillir décemment. Mais les réponses tardent à venir et il ne faut que quelques semaines pour que de nouveaux campements de fortune se forment au Nord de Paris. À Poissonnière, la Chapelle, ou encore Jaurès, les problématiques d’accueil et de prise en charge de ces populations restent les mêmes. Dans cette dernière partie, Michaël Bunel nous pousse à regarder et questionner ce qu’il reste aujourd’hui de nos valeurs,  »Au pays des droits de l’Homme ».

 »Après de nombreuses publications en presse et plusieurs expositions, je ressens à présent le besoin de matérialiser autrement ces six années de travail. Le livre me semble le meilleur moyen d’inscrire dans le temps ce témoignage et offre un nouveau support pour partager ces histoires de vie. Cet ouvrage se veut un manifeste qui expose les conditions de survie et d’accueil de ces populations exilées. J’espère ainsi contribuer à une prise de conscience de la part de nos dirigeants et de nos concitoyens, sur notre responsabilité envers ceux qui souffrent au pays des Droits de l’Homme. » – Michaël Bunel