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En 2010, Chloe Dewe Mathews a voyagé par voie terrestre de la Chine au Royaume-Uni. Lorsqu’elle est arrivée sur les rives de la mer Caspienne, elle a commencé à documenter des scènes qui l’ont intriguée : des tailleurs de pierre le visage couvert, la construction de mausolées élaborés au Kazakhstan pour la classe moyenne aisée qui tire profit de la richesse du pétrole, des touristes dans les établissements thermaux de l’Azerbaïdjan qui se lavent au pétrole brut à des fins thérapeutiques. De retour dans la région au cours des cinq années suivantes, elle s’est mise à la recherche d’histoires qui soulèvent des questions sur la relation entre les humains et les ressources naturelles dans un territoire très convoité.

Située entre les deux grands continents que sont l’Asie et l’Europe, la mer Caspienne est décrite à la fois comme une mer intérieure et le plus grand lac d’eau salée du monde. Depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991, elle est restée en dehors des frontières territoriales d’aucun pays, bien que le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Iran et la Russie l’aient tous revendiquée, chacun rivalisant pour la part maximale de ses fonds marins riches en minéraux et l’accès stratégique aux eaux internationales. Vingt-sept ans plus tard, en août 2018, un accord a été conclu entre les cinq pays, mais ses conséquences restent à voir.

Loin des querelles géopolitiques, Dewe Mathews a découvert que des matériaux comme le pétrole, le feu, l’uranium et l’eau font partie intégrante des aspects mystiques, économiques, artistiques, religieux et thérapeutiques de la vie quotidienne. Caspienne : The Elements propose une série de récits visuels puissants, un portrait de cette terre séduisante et insaisissable.

Caspienne : The Elements’ a été co-publié par Aperture and Peabody Museum Press en 2018.

Chloe Dewe Mathews est la récipiendaire en 2014 de la bourse Robert Gardner en photographie, au Peabody Museum of Archaeology & Ethnology de l’Université Harvard.