SANS-PAPIERS:
de l’ombre à la lumière
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Qui sont donc ces visages noirs d’Afrique présents dans les manifestations de Mai et qu’on rencontre aujourd’hui sur certains piquets de grève ? Manoeuvres, agents d’entretien, cuisiniers, ouvriers ils sont des hommes et des femmes qui ont un contrat de travail, des fiches de paie, qui s’acquittent de leurs impôts mais ils ont décidé de sortir de l’ombre. Ils ont en effet lancé un mouvement de grève sans précédent en France… celui des Travailleurs Sans-Papiers.
Avouons que l’association des ces deux qualificatifs peut surprendre. D’un côté la notion de travail actuellement érigée en valeur et placée sur un piédestal, de l’autre un vocable entouré de clichés dans l’inconscient collectif assimilant bien souvent sans-papiers, délinquance, fraude et insécurité.
C’est à travers différents moments (action, détente, manifestations…) qui se sont déroulés en Mai 2008 et lors de l’occupation d’un chantier de démolition de la rue Xaintrailles, Paris 13e que j’ai souhaité me pencher sur la lutte des les Travailleurs Sans-Papiers.
Mon travail témoigne du passage de l’ombre à la lumière d’une partie de la classe ouvrière qui réclame sa régularisation. Il place la question des sans-papiers, longtemps abordée sous l’angle humanitaire sous un éclairage nouveau, celui de la lutte des travailleurs pour leurs droits, un combat qui rejoint finalement les revendications d’une partie grandissante de la société. Christophe Boëte