LES CHIFFONIERS
DU PÉRIPHÉRIQUE


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Pierre JEANSON
Paris 2014

Les chiffonniers sont des personnes en grande précarité qui récupèrent de petits objets ou des vêtements usagés dans la rue (trottoirs, poubelles), et les vendent afin d’obtenir un petit pécule  qui leur permettra de survivre.

La crise économique qui touche notre pays a malheureusement réactivée  l’activité de ces chiffonniers que l’abbé Pierre, grâce à  l’association Emmaüs,  avait mis au-devant de la scène dès 1954.

Plusieurs lieux de vente existent dans et autour de Paris. La plupart sont interdits mais certains sont tolérés.

Des associations se battent pour que les pouvoirs publics créent des lieux de vente et proposent des parcours d’insertion.  Ainsi, en 2009, une centaine d’emplacements parfaitement délimités ont été installés sous le pont du périphérique de la porte Montmartre. Ils sont utilisés par les chiffonniers  vivant dans les arrondissements voisins. 

C’est par le plus grand des hasards  que j’ai découvert ce marché.  J’ai très vite été frappé par l’extrême pauvreté et le dénuement de ces familles. Elles arrivent à pied avec valises, caddies ou charriots remplis à ras bord. Chacune  dépose  en vrac toutes sortes d’objets étéroclites qu’elle tente de vendre au plus offrant. Leur revenu est faible. A peine 10 ou 20 euros par jour.  A leur coté s’installe  une population de chiffonniers non agréés. Ils viennent du Maghreb ou d’Europe de l’est. Pour échapper à la police qui les chasse régulièrement, ils installent leur marchandise sur de grandes toiles vite repliées en cas d’intervention des forces de l’ordre. Ils se réfugient alors un peu plus loin avant de se faire évacuer à nouveau.

La vie quotidienne de ces pauvres gens m’a scandalisé. Mes photographies témoignent de cette situation intolérable. Comment accepter qu’un tel ilot de pauvreté puisse encore exister aux portes d’une capitale comme Paris ? Ne pouvons-nous pas  permettre à ces personnes de vivre dans des conditions décentes ?
L’abbé Pierre disait souvent : On juge l’état d’une société à la façon dont elle traite ses pauvres. Force est de constater que nous sommes bien malade.
Légendes :01  Arrivée d’une famille sur le lieu de vente
02  Arrivée de vendeurs avec chariots et caddies
03 Une vendeuse sur son stand dispose une poupée
04 Vendeuse sur un trottoir
05 Famille avec un bébé
06 Famille rom avec ses enfants sur un trottoir
07 Un homme cherche son bonheur dans les détritus 
08 Une vielle femme cherche des vêtements
09 Achat de chaussures d’occasion
10 L’affaire est conclue
11 Une petite pièce pour un achat
12 La police veille
13 L’attente est longue. Une femme s’endort
14 Un policier chasse un vendeur non agréé 
15 Vendeuse sous le pont de l’autauroute
16 Equipes de vendeurs sous le pont
17 Deux femmes rassemblent leurs  affaires à la fin du marché
18 Des femmes roms portent leur sac à la fin du marché
19 Départ des chiffonniers
20 Sous le pont de l’autoroute après le marché

Photographies JEANSON Pierre