VISAS DE L'ANI 2022


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En raison de la pandémie, l’ANI a décidé pour sa 17e édition, d’exposer les trois prix ANI-PIXTRAKK des trois dernières années 2019, 2020, et 2021.
Les six autres lauréats seront projetés lors du vernissage du 16 mars 2022, à l’École des Gobelins à Paris.
Ces trois photographes ont été sélectionnés parmi les coups de cœur de VISA POUR L’IMAGE-PERPIGNAN.
Les Visas de l’ANI sont le fruit d’une collaboration, débuté il y a plus de 20 ans, entre VISA POUR L’IMAGE-PERPIGNAN (Festival International du Photojournalisme) et l’Association Nationale des Iconographes.
Lors de la semaine professionnelle du festival, l’ANI organise dans ce cadre, des lectures de portfolios et rencontre à cette occasion des photographes débutants et/ou confirmés.
Les lauréats ont reçu le prix ANI-PIXTRAKK, d’une valeur de 5000 €uros, lors de la soirée de projection en septembre, à Perpignan.

Prix ANI-PIXTRAKK 2021 : Nicoló Filippo Rosso (Italie) : « Exodus »

En 2016, une crise politique et socio-économique oblige de très nombreux vénézuéliens à quitter leur pays. Les raisons invoquées sont la violence, le manque de nourriture, de médicaments, de services essentiels, et la perte des salaires liés à la situation politique. Selon le UNHCR, en octobre 2019 environ 4,9 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays dont 1,6 millions vers la Colombie. D’autres ont traversé la Colombie, et se sont installés dans les pays voisins. Le Venezuela a fermé ses frontières avec la Colombie ce qui entraîne, en février 2020, la présence (ou l’émergence) de 300 points clandestins, actuellement toujours actifs pour passer la frontière.

Plus de la moitié des migrants vénézuéliens en Colombie n’ont pas de statuts réguliers, pas de couverture maladie, pas d’accès à l’éducation, ou au monde du travail. Les organisations caritatives ou les ONG prodiguent des soins médicaux et de la nourriture.
Beaucoup de gens finissent par vivre dans des camps de fortune ou dans les rues.
Début 2020, le gouvernement colombien a créé deux nouveaux permis de séjour qui ont donné à plus de 100 000 vénézuéliens l’autorisation de travailler. Les parents dont les enfants sont nés en Colombie, peuvent acquérir la nationalité mais de nombreux migrants restent sans ressources et sans statut.

Né en 1985, Nicoló Filippo Rosso est un photographe italien basé en Colombie. Diplômé de littérature à l’Université de Turin en Italie. En 2011, il s’intéresse à la photographie en vivant au sein d’une communauté indigène dans la région de Putumayo, en Amazonie. Il travaille au long cours et également en commande éditoriale pour des clients comme Bloomberg News, The Washington Post, BusinessWeeknd, Le Point, Der Spiegel, Sette Corriere, Vice, Internazionale, Il Reportage et pour les ONG internationales comme Americares, et les Catholic Relief Services (CRS). Depuis 2016,Nicoló s’attache à observer l’impact des exploitations des mines et des habitants de la péninsule La Guajira en Colombie. Un travail exposé à travers le monde et publié dans la presse internationale.

Prix ANI-PIXTRAKK 2020 : Odhràn Dunne (France) : « A Great Send Off »

En Irlande les funérailles se déroulent sur deux jours.
Deux jours durant lesquels la famille ne se séparent que rarement du défunt. Deux jours durant lesquels se succèdent, les amis, les voisins, etc. qui viennent témoigner de leur respect, avoir un dernier mot, une dernière bise, une dernière caresse. Un temps plus long que dans d’autres cultures, durant lequel les proches s’imprègnent, et s’approprient le départ du défunt. Une pause dans le continuum routinier du quotidien pour se consacrer uniquement aux premières étapes du deuil, et au dernier au revoir.

Durant ce processus, marqué par différents temps forts, la famille reçoit autant qu’elle donne: dans la chapelle où, trois heures durant, la famille sert toutes les mains de ceux venus rendre hommage, la veillée funéraire dans la maison d’un de ses membres, puis à l’église, la mise en terre, etc. Traditionnellement l’hospitalité est au cœur de ces funérailles car la famille honore la mémoire du disparu en recevant généreusement chez elle les convives. Biscuit, thé, soupe, bière, et d’autres mets, sont préparés et mis à la disposition de tous. À travers ces différents moments les émotions se mélangent au rythme des histoires remémorées. Au milieu des vivants qui célèbrent la vie du nouveau mort, le corps dans son cercueil trône, à la vue de tous. Chacun peut s’en approcher, le toucher, selon son envie. Grâce à cette organisation il y a une forme d’accoutumance au départ, rien n’est précipité et chacun a le temps de trouver son rythme et son rapport à la mort.

Joan Dunne est morte le 6 mars 2019 à Mullingar, ville dans laquelle elle a vécue presque toute sa vie. Ses six enfants, et sa famille, respectèrent les traditions de leur pays en lui offrant des funérailles propres à leur culture afin qu’elle ait « a great send off ».

Après un bac STI Génie électrotechnique et une formation en audiovisuel à la Sorbonne nouvelle, Paris 3, Dunne Odhràn part en Irlande durant sept mois faire son premier reportage photo sur les célébrations du centenaire de la première insurrection Irlandaise ; L’easter Rising et de découvrir un peu plus sur ses origines irlandaises.

Fort de cette expérience, il décide à son retour de perfectionner sa pratique photographique, avec la formation de L’EMI-CFD en 2017. Depuis, il travaille en freelance et collabore pour Le Monde, le magazine Manière de voir et le PSG Magazine. En 2019, lauréat du prix du photoreportage étudiant de Paris Match et exposition au festival « Off» des Promenades Photographiques de Vendôme.

Photographies Nicoló Filippo ROSSO, Odhràn DUNNE

Du 14/03/2022 au 01/04/2022
Les Gobelins, l’École de l’image
73 Bd Saint-Marcel
75013 PARIS
France

Horaires : Du lundi au vendredi de 9h à 18h
www.ani-asso.fr