EXPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES EN PLEIN AIR
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Du 17 avril au 20 juin 2021 se déroule la 4ème édition d’Usimages, biennale de la photographie du patrimoine industriel organisée par l’Agglomération Creil Sud Oise (ACSO), programmée et mise en oeuvre par Diaphane, pôle photographique en Hauts-de-France.
Ce printemps, 13 expositions sont présentées en plein air dans les communes et invitent ainsi les habitants à une déambulation photographique à la découverte du territoire.
Cette biennale est un temps fort qui met en valeur la photographie industrielle contemporaine et revisite des fonds photographiques issus de diverses collections, avec la volonté de questionner le regard des photographes sur le monde du travail et sa représentation.
Fil rouge de cette édition, la thématique « Santé et sécurité au travail » est apparue comme une évidence dans cette période impactée par la crise sanitaire.
Elle se décline à travers les photographies issues du fonds photographique de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), qui accompagne depuis 1947 les entreprises du régime général de la Sécurité sociale dans la prévention des risques au travail. En se plongeant dans ces images, on découvre l’évolution des conditions de travail issues de décennies d’automatisation. Des métiers disparaissent et l’iconographie nous présente ces bouleversements. En pénétrant dans les entreprises, les photographes ont réalisé des images à destination de la prévention, qui ont gagné au fil du temps en valeur historique et documentaire.
Les photographies industrielles d’Émeric FEHER (1904-1966), conservées au Pôle images du Centre des monuments nationaux, révèlent une certaine approche commerciale des années 50 et 60. À travers des reportages très complets, suivis sur plusieurs années, le photographe était très attentif à la construction de son récit, qui se doit de documenter l’ensemble des process de production des entreprises commanditaires.
On note chez FEHER une réelle attention à la mise en scène des corps en situation de travail. Les attitudes parfois stéréotypées répondent aux attentes d’une société en pleine reconstruction, où l’apologie de la modernité passe par ce type d’iconographie.
De l’autre côté de l’Atlantique, un partenariat avec le Musée McCORD, musée d’histoire sociale de Montréal, permet de présenter les archives photographiques réalisées par plusieurs studios de photographes professionnels au début du XXe siècle. L’exposition « Montréal au travail » offre un panorama des différents métiers implantés dans le quartier Ville-Marie de la métropole québécoise.
Le fonds de la société Créations artistiques Heurtier, conservé au Musée de Bretagne, est significatif d’une production d’images industrielles à destination commerciale. Réalisées par des opérateurs salariés, les photographies faites à la chambre moyen format sont d’une très grande qualité et magnifient
l’objectivation des sujets photographiés.
Les images semblent habitées de chuchotements et de bruitages étranges, et la présence des salariés mis en scène dans ces architectures des années 70, évoque les univers aseptisés et anonymes que traverse Monsieur Hulot dans le film « Playtime » de Jacques Tati.
L’exposition collective « Au bureau », rassemble les photographies contemporaines de Julien BENARD, Laurent GÉLISE, Yannick LABROUSSE, et les images d’Émeric FEHER et du Fonds Bernard HEURTIER. Cette traversée d’un siècle d’espaces de travail nous éclaire sur les relations hiérarchiques induites par ces lieux où s’exercent la conception, la gestion et l’administration de multiples projets.
La biennale reste ouverte sur le monde et sur les conditions de travail.
Ioana CÎRLIG, dans sa série « Post Industrial Stories / The Last Shift » dépeint la classe ouvrière roumaine à la dérive dans un bassin houiller en mutation. Ces images ne sont pas sans nous rappeler le sort du bassin minier du Nord et de son secteur industriel.
Dans le cadre des partenariats internationaux, Kaunas Photo festival (Lituanie) présente la série « LDPE, Polyéthylène à basse densité » d’Eugenijus BARZDŽIUS réalisée dans une des plus grandes usines de retraitement des déchets plastiques de Lituanie. Il y photographie les lieux et les outils de production qu’il associe à des portraits d’ouvriers mis en scène et habillés de plastique.
Le festival Photolux (Italie) propose « Contingency Plans » (Plans d’urgence) du photographe Mattia BALSAMINI. Une plongée dans ces entreprises italiennes, qui au lendemain du confinement, ont bouleversé leur organisation et se sont réinventées pour faire face à la pandémie de la Covid-19.
Dans cette période qui nous pousse à repenser l’organisation du travail, et aussi notre manière de consommer, le projet collectif « On n’est pas des robots. Ouvrières et ouvriers de la logistique » de Cécile CUNY, Nathalie MOHADJER et Hortense SOICHET nous invite à découvrir les conditions de travail et de vie des manutentionnaires de la logistique.
Enfin, chaque édition d’Usimages est l’occasion de perpétuer les résidences dans les entreprises de l’Agglomération Creil Sud Oise, afin de contribuer à la construction d’une mémoire des activités du territoire.
Cette année, deux jeunes photographes, Morgane DELFOSSE et Lucas CASTEL, tous deux issus de l’école du Septentecinq de Bruxelles, auront une carte blanche dans les quatre entreprises ayant accepté de participer à cette aventure.
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– Eugenijus BARZDŽIUS – LDPE – Polyéthylène à basse densité. / MONTATAIRE / Carte blanche au Kaunas Photo festival (Lituanie)
Les hommes sont de plus en plus conscients des déchets plastiques qu’ils génèrent. Les quantités accumulées constituent la matière première de nouveaux produits, mais entre les deux, il existe des processus de recyclage qui sont autant de filières à exploiter.
À Vilnius, en Lituanie, se trouve l’une des plus grandes usines de recyclage de plastique de l’Union européenne, avec plus de 50 ans d’histoire de production. L’installation témoigne du passé soviétique avec quelques travailleurs présents depuis le tout début.
Avec l’indépendance du pays, le site a changé de propriétaire et la production a été optimisée. Cependant, les conditions de travail demeurent bruyantes, malodorantes et poussiéreuses, tant pour les anciennes machines que pour les nouvelles.
Le besoin constant d’une main-d’oeuvre à flux tendu attire des personnes d’horizons très différents : des marginaux aux cadres supérieurs en reconversion, qui se sont lancés dans le secteur du recyclage.
Les bas salaires et les conditions de travail difficiles dans les chaînes de production créent également des opportunités d’emploi pour une main-d’oeuvre ukrainienne bon marché, avec des ouvriers recrutés pour une période de trois mois, espérant prolonger leur permis de travail.
L’hyperconsommation génère de grandes quantités de déchets plastiques. Cependant, pour faire fonctionner l’usine 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, il est nécessaire d’en importer d’autres pays. Et la majorité des produits recyclés sont quant à eux revendus dans les pays de l’Union européenne et au-delà.
Pour réaliser ce reportage sur les processus de recyclage, Eugenijus Barzdžius a utilisé des « déchets » photographiques – un film périmé à vitesse lente, recyclé pour une nouvelle vie.
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– Mattia BALSAMINI – Contingency Plans / ROUSSELOY / Exposition soutenue dans le cadre du projet covid19visualproject.org et produite grâce à la bourse d’études Cortona Visual Narratives. Carte blanche au festival Photolux (Italie)
Tandis que l’Italie mettait à l’arrêt « toute activité de production non essentielle à l’exception des chaînes d’approvisionnement essentielles » le 22 mars 2020, de nombreuses entreprises ont réagi avec débrouillardise et esprit de solidarité, se rendant disponibles pour se réinventer et soutenir l’effort commun.
Mattia BALSAMINI est allé à la rencontre de ces entreprises, qui, à travers l’Italie, ont rapidement converti ou adapté leurs lignes de production pour répondre à l’épidémie de Covid-19.
« Contingency Plans » (Plans d’urgence) est un reportage photographique soutenu par covid19visualproject.org, une archive permanente de la pandémie de coronavirus et de son impact sur la vie des populations dans le monde entier.
Documentant la réalité du « Made in Italy » au temps de la Covid-19, Mattia Balsamini nous ouvre les portes de ces entreprises – grandes firmes (y compris Prada et Bulgari) et petits laboratoires – qui ont bouleversé leurs organisations pour faire face à l’urgence, et qui ont su reconvertir leurs process de fabrication grâce à la collaboration inédite d’ingénieurs civils et militaires.
Il témoigne également de l’engagement de nombreux bénévoles qui ont accepté le risque de faire vivre des usines fermées pour créer des gels désinfectants, des masques, des visières de protection, des bouteilles d’oxygène et des respirateurs.
Ce sont autant d’histoires d’un pays durement éprouvé par la pandémie, qui n’a cessé de produire pour faire face.
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– Cécile CUNY, Nathalie MOHADJER, Hortense SOICHET – On n’est pas des robots – Ouvrières et ouvriers de la logistique / MAYSEL
Cette exposition est coproduite par la Maison de la photographie Robert Doisneau, le laboratoire d’urbanisme de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et le GRAPh-CMi (Groupe de recherche et d’animation photographique – Centre méditerranéen de l’image) de Carcassonne.
La logistique consiste à organiser l’entreposage et le transport des matières premières – des composants pour l’industrie et des marchandises – depuis leurs lieux de fabrication jusqu’à leurs lieux de consommation. L’image du « flux tendu » et les promesses de sa digitalisation présentent cette activité comme un écoulement continu et auto-régulé de marchandises.
Or les entrepôts constituent des points de passages obligés pour pouvoir contrôler, stocker, dégrouper, préparer et réexpédier les marchandises vers leur destination finale. Ces tâches sont effectuées par des agents de tri, caristes, agents d’expédition, agents de réception, manutentionnaires, magasiniers ou pickers. Ces métiers représentent 13 % des emplois ouvriers en France, 17 % en Allemagne.
Des années 1970 aux années 1990, les implantations de zones logistiques ont majoritairement lieu au sein de zones industrielles préexistantes. Les terrains, acquis et réhabilités par des sociétés d’aménagement publiques, sont disponibles pour tout type d’implantation d’entreprises. Le rôle des autorités municipales se limite à la signature des permis de construire.
Durant les années 1990, émerge un marché immobilier dominé par de grandes firmes internationales (Prologis, Global Logistic Properties, Goodman, Segro) qui développent et gèrent des zones logistiques composées de plusieurs entrepôts. Zones totalement privées et closes, dont ils sont les seuls responsables : de la construction des bâtiments à leur aménagement, en passant par la gestion quotidienne. C’est précisément sur ces nouveaux lieux du travail ouvrier et sur les mondes sociaux qui se déploient à partir d’eux que porte l’enquête présentée dans cette exposition.
Ce travail photographique a été réalisé en collaboration avec les chercheurs Clément Barbier, David Gaborieau, Gwendal Simon et Nicolas Raimbault.
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– Ioana CÎRLIG – Post Industrial Stories – The Last Shift / THIVERNY
« Post Industrial Stories » est un projet documentaire à long terme explorant les effets de la désindustrialisation sur les petites villes minières de Roumanie. Le projet vise à capturer l’atmosphère et la vie quotidienne de l’intérieur de ses communautés monoindustrielles. Ces espaces, prospères sous le communisme, ont été dramatiquement affectés par la transition capitaliste.
La série dépeint la classe ouvrière, héroïne des temps anciens, mais aujourd’hui sans emploi, à la dérive.
La série « The Last Shift » dresse le portrait de ces travailleurs de la mine de charbon Petrila juste avant sa fermeture. Symbole de l’extraction du charbon en Roumanie, la mine a tiré sa révérence en octobre 2015, mettant fin à une histoire longue de 156 ans.
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– Julien BENARD, Émeric FEHER, Laurent GÉLISE, Yannick LABROUSSE – Au bureau / SAINT-MAXIMIN
La première période de confinement a provoqué un bouleversement dans l’organisation du travail, en obligeant du jour au lendemain de nombreux salariés à transporter leur lieu de travail dans leur habitation personnelle. Le télétravail, qui était resté un concept, devenait alors l’une des problématiques essentielles des Français, reléguant les espaces du bureau à de l’histoire ancienne.
Comme le souligne Pascal Dibie dans son ouvrage « Ethnologie du bureau : Brève histoire d’une humanité assise », le bureau a toujours été une forme d’organisation du pouvoir dans la société :
« C’est caractéristique de la nature du management français, pour des raisons historiques liées à la confrontation très marquée entre patronat et syndicats pendant les Trente Glorieuses. Ce rapport de force permanent a engendré l’idée selon laquelle les salariés devaient être sous emprise. Et la meilleure façon de les contrôler est de les avoir à l’oeil, en présentiel, grâce à une hiérarchie intermédiaire de proximité. La tradition sociale est différente en Grande-Bretagne ou en Allemagne, avec un rapport de confiance plus important entre employeurs et salariés. Le télétravail pouvait être vu comme un relâchement de ce contrôle, si prisé en France. »
Cette exposition rassemble les travaux de cinq photographes qui documentent ces espaces de travail que sont les bureaux. D’abord organisés sous une forme hiérarchique où se jouent des enjeux de pouvoir, ces grands espaces sont nécessaires pour le déploiement des machines administratives. Avec la miniaturisation de l’informatique, on voit s’opérer une mutation et une disparition de l’anonymat, au profit de lieux personnalisés et habités par les salariés. Le bureau devient un espace de représentation décoré d’objets et d’effets personnels. Les salariés incarnent l’entreprise par l’ensemble de ces signes, ils interagissent entre eux dans des gestuelles codifiées universelles tout en passant une grande partie de leur vie assis à leur bureau.
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– Lars TUNBJÖRK – Office / SAINT-VAAST-LÈS-MELLO
Représenté par la galerie VU’.
Qu’il dresse un portrait acide de la Suède, qu’il s’attache à l’univers cauchemardesque des bureaux ou à l’uniformité désolante des zones pavillonnaires pétries de goût petit-bourgeois, qu’il pointe la situation de ceux qui ont été marginalisés dans un pays pourtant vanté pour son système de protection sociale ou qu’il explore l’étrangeté d’une ville proche du cercle polaire, Lars TUNBJÖRK a totalement oublié le noir et blanc de ses débuts.
Toute son énergie s’est portée sur l’exploration de la couleur, qu’il traite avec une connaissance profonde des recherches des grands Américains des années soixante-dix. C’est là son point de départ pour un questionnement du monde, série d’interrogations bien plus que constat, qu’il développe sans pessimisme mais avec une indéniable affliction, qu’il soigne par un humour souvent ravageur. Au fil du temps, le propos s’est radicalisé, épuré, est devenu de moins en moins anecdotique, pour aboutir à des séries dans lesquelles il ne représente plus les personnages mais impose les traces, souvent absurdes, de leur présence et de leurs actes.
La série « Office » présente des bureaux à New York, Tokyo, Stockholm, lieux d’une vie que les gens perdent en la gagnant. Véritables cauchemars faits de câbles électriques, cafétérias déprimantes, faux espaces, rangements absurdes, ils deviennent sous l’oeil de Lars Tunbjörk l’appel à la rébellion pour un « droit à la paresse ».
Cette série, en écho à « Home », constitue, sans agressivité évidente, la critique la plus implacable de notre système. C’est une oeuvre éminemment politique.
« Office » a été publié aux éditions Journal en 2002.
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– Institut national de recherche et de sécurité (INRS) – Sécurité, l’affaire de tous / VILLERS-SAINT-PAUL
Cette exposition est présentée en partenariat avec l’INRS.
Cette exposition propose un parcours à travers le fonds photographique de l’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), en s’attachant à la figuration des gestes du travail. En entrant dans les entreprises par le prisme de la santé et sécurité au travail, nous découvrons les conditions de travail des salariés et leur environnement professionnel, qui ont évolués et même disparus au fil du temps.
Notre perception de ces images initialement descriptives en est modifiée et donne à ces représentations du travail une véritable valeur historique.
Dès la création de l’Institut national de sécurité – INS – en 1947 (qui deviendra l’Institut national de recherche et de sécurité – INRS – en 1968), la photographie est présente dans les différents documents de l’Institut et en particulier dans la revue Travail & Sécurité, revue mensuelle, destinée aux acteurs de la prévention dans les entreprises.
Le rôle de la photographie a cependant évolué. Ainsi, au tout début, la photographie montrait la réalité du travail dans les entreprises, les bonnes pratiques ou les situations dangereuses, en réalisant des mises en scène sur le terrain ou en studio. Au fil des années, les photographes se sont concentrés sur le reportage, au sein même des entreprises, afin de rester au plus près du monde du travail dans toute sa diversité.
Avec une production étendue sur plus de 70 ans, l’INRS possède un fonds photographique patrimonial de 70 000 images qui reflète l’évolution du monde du travail.
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– Émeric FEHER – Reportages industriels – en partenariat avec le Centre des monuments nationaux / SAINT-LEU-D’ESSERENT
Émeric FEHER (1904 Becej / Serbie – 1966 Paris), photographe d’origine hongroise, arrive en France en 1926. Après un passage ouvrier chez Peugeot puis Citroën, il intègre en 1933 le studio du photographe René Zuber en qualité d’opérateur. Un an plus tard, il rejoint le groupe Alliance Photo fondé par René Zuber et Maria Eisner, l’une des premières agences gérées par des photographes indépendants et réunissant de jeunes photographes. La variété des sujets, des sentiments qui s’expriment dans ce collectif, ainsi que le mode opératoire, en font un photographe humaniste. En 1937, il participe à la célèbre exposition du centenaire de la photographie « Photography 1839-1937 » au Musée d’Art Moderne de New York.
Engagé volontaire le 16 septembre 1939, naturalisé français, il passe en zone libre et travaille dans différents studios dans la région de Nice. Après la guerre, il travaille à son compte et compte parmi ses principaux clients le Commissariat général au Tourisme, la SNCF, des industriels, publicitaires et couturiers, la presse, l’édition…
Il meurt en 1966, d’une crise cardiaque.
L’exposition présente une sélection de photographies emblématiques issues de différentes commandes réalisées par Émeric Feher, comme les usines de papeterie La Rochette, l’usine Platon fabriquant des disques vinyles, ou les Chantiers de l’Atlantique. Le format carré, l’esthétique du noir et blanc et des lumières artificielles parfaitement maîtrisées, transportent le spectateur dans un sentiment de nostalgie.
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– La société Créations artistiques HEURTIER (1961-1978) en partenariat avec le Musée de Bretagne / NOGENT-SUR-OISE
Cette exposition est présentée en partenariat avec le Musée de Bretagne.
Bernard HEURTIER (1930-2019), comptable de profession, passionné de photographie et d’aviation, fonde en 1961 la société Créations artistiques Heurtier, dont le laboratoire se trouve à Rennes, rue Saint-Hélier. Cette société a pour objet « la photographie industrielle, aérienne, décorative et publicitaire en noir et en couleur ».
Pendant les premières années, il se consacre uniquement à la photographie industrielle. Les travaux sont réalisés sur commande. La Bretagne traverse dans les années 1960-1970 une période de grande mutation économique. Le territoire se couvre de gros chantiers industriels (barrage de la Rance, hôpitaux, lycées, usine Citroën, grandes surfaces, piscines…) et l’entreprise sillonne toute la région et témoigne de ce bouleversement. La société a employé jusqu’à 6 photographes, dénommés sur leur contrat de travail « opérateur-tireur de photos industrielles », certains sont spécialisés dans les vues aériennes. La majorité des images produites étaient réalisées grâce à des chambres grand format 13×18 cm, maniées avec rigueur par les photographes de l’entreprise. Après avoir passé son brevet de pilote, Bernard Heurtier fait l’acquisition d’un avion Cessna 177 Cardinal, embauche un pilote et un mécanicien et créé Heurtier Aviation. Il développe ainsi le second volet de son entreprise, proposant ses vues aériennes auprès de clients potentiels.
En 1976, il décide de se séparer du volet industriel, pour ne conserver que la photographie aérienne. L’un de ses photographes, Michel Bernard, rachète cette part et fonde la société Photo industrielle Bernard. La société dépose le bilan dans les années 1980, laissant près de 27 000 clichés acquis et conservés par le Musée de Bretagne.
Laurence Prod’homme, conservatrice du patrimoine, décembre 2020
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– Montréal au travail – en partenariat avec le Musée McCORD à Montréal / CRAMOISY
Cette exposition est présentée en partenariat avec le Musée McCord à Montréal.
Grâce à des photographies de la collection du Musée McCord, il est possible de franchir la porte de certains des établissements où travaillaient les Montréalais dans les premières décennies du vingtième siècle, de revenir dans le passé pour découvrir les lieux et l’atmosphère dans lesquels les hommes et les femmes de cette époque exerçaient leurs métiers.
Cette incursion dans les espaces de travail d’autrefois nous permet de constater que même si certaines des occupations illustrées existent toujours, les conditions de travail ont radicalement changé. Ces images montrent aussi la concentration de l’activité économique de Montréal dans le secteur qui constitue aujourd’hui l’arrondissement Ville-Marie.
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– Carte blanche à Lucas CASTEL et à Morgane DELFOSSE dans des entreprises de l’Agglomération Creil Sud Oise / CREIL
L’entreprise innove et cherche naturellement à se renouveler, elle se doit de porter un regard inventif sur le monde afin de résister à la concurrence mondialisée. L’artiste perçoit lui aussi le monde à sa manière et invente de nouvelles formes qu’il utilise pour nous proposer sa perception de notre environnement.
Faire se rencontrer la jeunesse de la création et le monde de l’entreprise, c’est créer des ponts entre des univers qui ne dialoguent pas forcément. Le principe de cette résidence artistique est de permettre à un jeune photographe de rentrer en immersion dans une entreprise et de porter un regard personnel sur le monde du travail et sur l’environnement de celle-ci.
Pour cette édition, la résidence est confiée à deux jeunes photographes : Lucas CASTEL et Morgane DELFOSSE, tous deux diplômés du Septantecinq à Bruxelles.
Nous remercions chaleureusement les entreprises qui, en ouvrant leurs portes, participent à la mise en place d’une mémoire collective au sein de la cité. La réussite d’un tel partenariat réside dans la volonté des entreprises à laisser s’exercer la liberté du regard du photographe.
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LA MÉDIATION CULTURELLE
VISITES / SUPPORTS PÉDAGOGIQUES / FORMATION
Depuis la première édition d’Usimages, l’accompagnement des publics dans la découverte des arts visuels et dans la lecture des images est au coeur des préoccupations du pôle photographique et de l’Agglomération Creil Sud Oise.
Un programme de médiation culturelle, consistant à développer l’éducation à l’image, notamment via des actions pédagogiques, est mis en place sous différentes formes pendant la durée de la manifestation.
Vernissage : SAMEDI 17 AVRIL 2021 DE 10H À 17H
Départ de la Maison du Projet en gare de Creil. Visite itinérante en bus des expositions.
Sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire
Du 17/04/2021 au 20/06/2021
Communauté d’Agglomération Creil Sud Oise
Un parcours photographique à travers notre territoire
60100 Creil Sud Oise
France
Horaires : Toutes les expositions sont ouvertes au public gratuitement
Téléphone : 03 44 64 75 82 / 09 83 56 34 41
d.rochelle@creilsudoise.fr
www.creilsudoise.fr
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