La Galerie Michael Hoppen est heureuse de vous présenter deux séries photographiques, réalisées avec cinquante ans d’écart, explorant toutes deux la vulnérabilité, la beauté et l’ambivalence de l’adolescence.  Joe Szabo débute ses séries sur le thème de l’adolescence au début des années 70, alors qu’il est nommé en tant que professeur d’art au lycée de Malverne à Long Island. Il commence à photographier ses élèves dans le but de faire leur connaissance et de créer un respect mutuel. Cette stratégie s’avére très efficace, les étudiants de Szabo devenant ainsi des modèles récurrents qu’il photographie, non seulement à l’école, mais aussi à la maison, en trains de jouer, et cela durant une période de 25 ans. Ces images constituent de fabuleux témoignages des années 70 et 80, bien qu’il se dégage aussi de cet univers adolescent quelque chose d’intemporel et de fascinant. Cornell Capa décrit l’oeil de Szabo comme "affuté, incisif et jeune, en accord avec ses sujets. On pourrait utiliser de nombreux adjectifs : révélateur, tendre, brut, sexy, voyant… Dans les mains de Szabo l’appareil photo est magique, la lumière toujours présente, le moment est perçu, vu et capturé." "Martha" est, au contraire, une collaboration actuelle entre la photographe Sian Davey et sa demi-soeur Martha. Cette série explore tout autant l’évolution de leur relation que la vie de Martha et de ses amis proches, alors qu’ils vivent les dernières années de leur adolescence à la  campagne, à Devon. Il y’a un tel niveau de confiance entre Davey et ses modèles que cela se reflète dans les clichés de l’artiste. On peut qualifier ces images d’intimes et d’honnêtes, en passant de scènes pastorales idylliques, rappelant les Bains de Cézanne, à une scène d’intérieur capturé dans un kebab lors d’une pause pizzas, tard le soir. Davey, qui est aussi psychothérapeute, décrit son approche du projet: "D’abord, en tant que mère je m’intéresse aux aspects relationnels de l’adolescence. Je suis aussi fascinée par les stages du développement durant lesquels un enfant commence à se séparer de ses parents, à s’individualiser. Il y’a un moment très particulier ou l’enfant et l’adulte cohabitent dans le même corps, c’est la raison pour laquelle c’est une période extremement complexe, pouvant parfois s’avérer déconcertante. Pendant cette transition, il y a la brève apparition d’une "fenêtre" bien spécifique durant laquelle la personne peut se comporter de façon libre, sans les contraintes du poids, des normes et attentes de la société. Avant qu’on ne puisse le remarquer cette "fenêtre" se ferme et nous oublions cette sensation, cette sensation d’être "sans contrainte" ("untethered").