TREES | Absence


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“TREES | Absence”, le dernier travail de la photographe germano-persane Patricia Parinejad nous invite à une ronde mystique au coeur de la nature et de ses arbres. Entre appel à une reconquête du lien naturel égaré et quête du sublime. Les photographies de Patricia Parinejad mêlent abstraction et personnalisation. L’arbre, porteur de mythe et victime impuissante d’une destinée inexorable forgée par l’homme. Le sentiment de légèreté délicate ou de grandeur majestueuse qu’il véhicule, cette dignité paisible vénérée par l’homme depuis la nuit des temps, sa beauté intemporelle et impalpable – tout cela est brutalement bouleversé. L’observateur est frappé par la fragilité de toute forme de vie, par son extrême dépendance de l’écosystème qui l’entoure. Du travail numérique de Patricia Parinejad sur les clichés découlent deux effets saisissants : d’une part, une atmosphère mystique, idéalisée, un état de communion avec la nature et ses créations humblement admiratives devant tant de beauté, de sincérité et de force. L’ombre d’une menace, pourtant, est évidente – la forêt sombre comme lieu de danger dans lequel il ne vaut mieux pas s’aventurer. Ces êtres végétaux bossus, tordus, omniscients et dotés de pouvoirs magiques, nous mettent en garde contre un malheur imminent. D’autre part, un aspect ornemental, une superposition prégnante, une neutralisation du naturel. L’image de l’arbre comme élément décoratif, modifié à l’envi et soumis à l’esthétique voyante et fugace de notre époque, au détriment de son identité puissante et respectable. Cette représentation démasque le traitement inconscient et désinvolte que nous réservons aux ressources essentielles de notre planète. Patricia Parinejad accuse. Son regard ne darde cependant pas la consommation des générations futures mais la bulle Humanité qui, dégénérée et parasitaire, a perdu la notion de sa place dans le monde. C’est de génocide contre le peuplement forestier en tant que dommage collatéral qu’il s’agit, de cette destruction qui est à la portée de l’homme depuis que l’avancée technologique a déclenché la lente déchéance du monde. Plus spécifiquement, le regard de Patricia Parinejad s’attarde sur les espèces d’arbres qui se démarquent par une veinure particulière, une aura délicate ou une forme frappante. Certaines prises de vue ont été capturées dans les forêts du nord de la Californie et d’Allemagne de l’est, d’autres dans le désert des Mojaves, dans la forêt mata atlântica au Brésil ou encore les paysages arides et surprenants de Provence. Les arbres sont les symboles de cette capacité d’adaptation infaillible et tenace avec laquelle la nature se défend contre l’adversité. L’expression visuelle de l’artiste est magnifiée par une impression Fine Art sur un véritable papier d’art de l’entreprise Hahnemuehle. Une délicate structure à l’aquarelle confère aux motifs leur texture très particulière. Ce qui caractérise et démarque le travail de Patricia Parinejad, c’est cette intensité atmosphérique unique, extrêmement expressive et doublée d’une vision personnelle passionnante. La forme, la texture et les ombres sont explorées jusqu’à obtenir la manifestation virtuelle la plus fascinante de ce qui se trouve devant son objectif. Elle nous livre ainsi des images véritablement exceptionnelles, aussi stimulantes intellectuellement qu’attirantes et touchante d’un point de vue esthétique. Texte de Amanda Edmonson, Hambourg
Photographies Patricia Parinejad

Sponsor : Hahnemühle Fine Art

Du 04/04/2012 au 19/05/2012
ESPACE IMAGINAID pour la photographie documentaire
28 rue des Grottes
1201 Genève
Suisse

Horaires : mercredi au samedi de 14.30 à 18.30
Téléphone : +41793323843
info@imaginaid.org