L’exposition TRACES Fragments II, qui fait suite à celle de Fragment I exposée de mai à septembre 2015 au MUCEM, prolonge le questionnement d’une Tunisie contemporaine. Sans tomber dans un cliché sur les récents événements qui ont remodelé la Tunisie, l’exposition proposée par Sana Tamzini et Thierry Fabre introduit davantage une approche de la scène artistique tunisienne contemporaine qui fait corréler le passé au présent.De cette photo de Faten Gaddes du déplacement de la « Statue de Habib Bourguiba » (symbole et emblème de l’exposition) à la découverte de ce pionnier de la photographie tunisienne Abdelhak El Uoertani, l’exposition TRACES Fragments II sonne comme une nouvelle envie, un nouveau départ.Elle interroge les notions d’identité, la place des femmes, l’incarnation et l’évocation des esprits (Arifa). Notions puissantes mises en relation avec une intimité voulue. Et puis, il y a « La vidéo de la vie » de Wadi Mhiri et Houda Ghorbel (plasticiens et vidéastes) : une main caresse les graines de semoule en dévoilant des instants de vie, des souvenirs. On peut y voir aussi une métaphore de cette Tunisie qui caresse en douceur par ce geste ancestral, un rêve de liberté.La scénographie minimaliste permet la respiration. Au delà d’une sensation de vide, nous parcourons l’exposition en prenant notre temps. Il n’y a pas de prétention, seulement une intention qui sonne juste entre les travaux des artistes et la simplicité scénographique proposée.C’est le manque de moyens financiers que l’on peut déplorer, d’autant que ce petit parcours nous permet une rencontre, nous laisse poser un regard sur cette Tunisie d’hier et d’aujourd’hui, nous interroger sur cette notion de trace. C’est comme les traces que laisse un voyage, un oncle tunisien qui vous emmène dans son pays