En mars 2014, Coralie Salaün anime un atelier de photographie au sein de la maison d’arrêt de Vezin le Coquet (Ille-et-Vilaine). Elle en franchit les multiples portes, portée par l’envie "de découvrir ce qu’on ne voit pas et d’apprendre, pour briser les fantasmes et dépasser les peurs". De son expérience, elle dit peu, sinon qu’en "sortant, le dernier jour, j’étais convaincue que ces hommes n’étaient pas plus monstrueux que d’autres personnes"… mais sans aucun doute en grande souffrance.
Elle va proposer aux détenus de réaliser leur portrait, mais la loi française interdisant de montrer le visage des personnes incarcérées, elle contourne la difficulté en demandant à chaque participant de choisir un objet qui sera son masque. Par ce stratagème, elle réussit à faire entrer chacun dans une démarche ludique, et combien révélatrice !
Il en résulte un ensemble de portraits, où l’étrangeté le dispute à la jubilation.