TERRES CELTES


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EDITORIAL
Un visage atypique de l’Europe, à la fois féérique et sauvage

Une exposition sur les régions celtiques dépasse la simple invitation au voyage. Qu’il fascine ou intrigue, chaque paysage revêt sa part de mystère.
Il inspire depuis des siècles contes et légendes, tels les créatures des lacs écossais ou les koorigans dans les forêts bretonnes. Toutes ces histoires sont un hommage à la nature. Elles se résument parfois à des bruits, des sonorités.
En plus de stimuler notre imagination, les photographies de Philippe Decressac dévoilent un visage atypique de l’Europe, à la fois féérique et sauvage. La France, bien qu’elle ne revendique ses racines celtes que pour évoquer le glorieux passé des Gaulois, est intimement liée à ce patrimoine géologique millénaire. Le français, d’ailleurs, est la langue romane qui comprend le plus grand nombre de mots celtiques, sans parler de ses nombreuses influences phonétiques. La culture celte est donc aussi nôtre.
En Irlande et en Ecosse, cet héritage est encore plus vivace. Comme en Bretagne, menhirs et dolmens ont résisté au passage du temps. La beauté des paysages, conjuguée à l’histoire glorieuse d’une terre de renom, a créé une tradition de peuples accueillants aux identités fortes. L’art celte, apparu dans toute l’Europe au Ier millénaire avant J.-C, continue de faire des émules. Ses symboles, comme les esses et les triscèles, apparaissent dans de nombreux pendentifs ou des bagues ornés entrelacs.
La volonté de préserver cette identité trouve aujourd’hui un écho dans des évènements culturels, tel le festival interceltique de Lorient. Il s’apparente à un désir de singularité, à un retour à des racines pourtant floues. Pour preuve encore, une forte solidarité existe entre les régions celtes de l’ouest de l’Europe, comme le démontrent les nombreux jumelages entre villes de Bretagne et de Grande-Bretagne.
C’est pour mieux saisir ce message que je vous invite à découvrir le travail de Philippe Decressac.

Gérard Larcher
Président du Sénat

 

TERRES CELTES

Jusqu’aux conquêtes romaines et germaniques, les îles Britanniques ainsi qu’une grande partie de l’Europe occidentale étaient celtiques. Seules les régions situées aux extrémités nord-ouest du continent résistèrent à l’emprise romaine et préservèrent ainsi leur langue et leur culture. Elles constituent aujourd’hui les six nations celtes reconnues officiellement par la Ligue Celtique : la Bretagne, les Cornouailles, l’Écosse, l’Île de Man, l’Irlande et le Pays de Galles. « Six Pays, une seule âme » telle est la devise de la Celtie entretenue avec ferveur !

Au-delà de leur communauté linguistique et culturelle les terres celtes ont bien d’autres similitudes. La préservation de la beauté sauvage de leur littoral battu par des vents fougueux est la plus saisissante. Les arrière-pays riches de sites archéologiques qui mêlent avec délice l’histoire et la légende en composent un autre chapitre emblématique. Les mers celtes partagent aussi des myriades d’îles et de récifs, ultimes sanctuaires pour une faune marine d’une exceptionnelle diversité. Sauvegarder ce patrimoine inestimable est une priorité assumée depuis fort longtemps par la grande majorité des habitants, auxquels il convient de rendre hommage.

Ne cherchons pas le fil conducteur de cette exposition. Laissons nous guider par la seule sensibilité de son auteur. Chaque photo est autonome, même si parfois elle appelle la suivante. Les premières expriment la tonalité mystérieuse des terres celtes. Ensuite, les régions, les paysages, les châteaux, les phares et balises, les faunes terrestres ou marines se croisent et s’entrecroisent en toute liberté. Loin du reportage cette balade nature est une invitation à se projeter dans la magie celte sans contrainte.

Mon vœu le plus cher est de donner quelques instants de plaisir aux visiteurs et de leur suggérer quelques prochaines escapades dans ces terres celtes si chères à nos cœurs.

 

 

L’auteur, histoire d’une passion

Mon histoire avec la photographie remonte à l’instamatic Kodak de ma première communion ! Mais les choses ont
démarré sérieusement au début des années 80, grâce à mon premier job qui m’a permis d’acquérir du matériel Canon professionnel. Je suis toujours resté fidèle à cette marque tout en m’autorisant quelques folies chez Leica, réalisant ainsi le rêve partagé par plusieurs générations de photographes !

Je me suis exercé à peu près à tous les styles durant mon temps libre: reportage de rue, studio, portrait, paysages, animalier… Et avec le support de quelques stages et beaucoup de lecture je me suis rapidement attaché à assurer le développement de mes clichés en noir et blanc, comme en couleur. De la préhistoire à l’ère du numérique !

Un premier voyage au Kenya en 1983 me conduira à concentrer mon activité photographique sur les espaces naturels et l’animalier. J’étais déjà pleinement conscient à cette époque de la grande fragilité des espèces sauvages et de la nécessité d’en témoigner. Ce voyage sera suivi d’une trentaine d’autres sur le continent africain et de bien plus encore sur les autres continents, de l’Arctique à l’Antarctique.

Ne pouvant ignorer que plus de 70% des espèces naturelles étaient dans les mers j’ai passé au début des années 90 les certifications de plongeur autonome pour explorer le fascinant monde sous-marin. Un bon millier de plongées photographiques plus tard j’ai publié en 2016 mon sixième livre, «Portraits sous-marins». J’attache une importance particulière à cet ouvrage. En effet, 50% des sites coralliens qui apparaissent dans le livre sont aujourd’hui désertés de toute vie… et les 50% restants pourraient rapidement connaître le même sort !

C’est seulement à la fin des années 2000, en prenant du recul par rapport à une vie professionnelle soutenue, que je me suis engagé dans la publication d’ouvrages photographiques. J’ai eu la chance de pouvoir parcourir les plus grands sanctuaires animaliers terrestres et sous-marins de la planète. Cette chance me donnait sans doute un devoir de partage. Bien sûr le livre n’est pas un modèle sur le plan écologique mais, quoi qu’il arrive, je suis convaincu qu’il survivra. Le partage sur internet est un outil d’une puissance fabuleuse mais il ne s’inscrit que dans l’instant.

Philippe Decressac

 


 

Photographies Philippe DECRESSAC

Du 18/09/2021 au 16/01/2022
Grilles du Jardin du Luxembourg
Rue de Médicis - 75006 Paris
75006 Paris
France

Horaires : Accès libre au public - Eclairage nocturne
Téléphone : +33 6 60 33 19 24
phbruno.decressac@gmail.com
www.terresceltes.com