Les terres arides du Brésil
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Tiago Santana est sans doute – avec Sebastião Salgado, d’une génération son aîné – l’un des plus célèbres photographes brésiliens contemporains. Son œuvre s’inscrit de façon magistrale dans le bouillonnement créatif de l’Amérique du Sud : entre tradition et modernité.
Né en 1966, dans le Nordeste du Brésil, il a séjourné aux Etats-Unis, en Europe et en France mais il reste viscéralement attaché à son pays. Homme de culture, il a documenté l’univers de grands écrivains comme Graciliano Ramos ; homme de projets collectifs, il est à l’origine de reportages sur ce Brésil dont les frontières sont partagées avec dix autres pays d’Amérique du Sud. Mais ce qui habite surtout son objectif de photographe et sa conscience de reporter, c’est le Sertão, ce « polygone des sécheresses » qui englobe la majorité du Nordeste.
Edouardo Manet qui préface l’ouvrage consacré à ses photos écrit : « Tiago Santana présente le Sertão mystérieux et austère avec la ferveur d’un amoureux et une honnêteté exemplaire. Il offre une manière différente de regarder… Un artiste exceptionnel comme lui peut se permettre de casser toutes les règles.
Un amour féroce lie l’artiste au lieu qui l’a vu naître. Féroce parce que nous ne trouvons pas la moindre trace de mièvrerie dans les photographies de Santana. Il y aurait même une certaine fierté à nous montrer ce Nordeste brésilien tel qu’il est. Tiago Santana n’apporte pas un message ni une ligne thématique déterminée. Cet artiste est comme sa terre natale : un volcan en puissance. Il n’a pas fréquenté les écoles d’art, les cours de photographie des universités parfois très illustres qui enseignent avec intelligence et ferveur « l’art de photographier ». Santana est allé chercher son art comme le demandait Gorki, dans « l’université de la vie ». »
Tiago Santana nait en 1966 à Crato (région du Cariri, Etat du Ceará au Nordeste du Brésil). Ses parents, militants politiques de gauche, sont venus y habiter en 1964 pour se mettre à l’abri des menaces de la dictature militaire. Tiago découvre la photographie avec son père, ingénieur, qui fait en amateur de la photo et des films en super-8.
En 1982 il part aux Etats-Unis où il achète son premier appareil photo. De retour au Brésil en 1984, il est admis à l’école d’ingénieur mécanique de l’université fédérale du Ceará.
Il interrompt ses études deux ans plus tard. Il participe alors à de nombreuses rencontres nationales de photographie. C’est en 1989 qu’il commence à travailler comme professionnel en réalisant des essais photographiques, notamment dans le Sertão, une région semi-aride englobant la majorité des états qui composent les états du Nordeste.
En 1992 Il entame un projet consacré aux pèlerinages à Juazeiro do Norte, un des plus grands centres religieux du Brésil.
Il fonde, avec deux photographes, la maison d’édition Tempo d’Imagem, spécialisée dans les livres de photographie.
En 1998, il commence à développer le projet Brasil Sem Fronteiras (Brésil sans frontières) en collaboration avec quatre autres photographes brésiliens.Il publie en 2000 son premier ouvrage : Benditos.
De 2002 à 2006, Tiago Santana travaille à documenter l’univers de Graciliano Ramos, un des plus grands écrivains brésiliens originaire du Nordeste. Cet essai donne naissance en 2006 au livre O Chão de Graciliano.
Il entreprend en 2010 son premier voyage en Asie. Ses photographies sont exposées en Chine où il commence un travail de documentation.
Il publie le livre Sertão dentro de mim consacré à l’univers du poète populaire Patativa do Assaré, en collaboration avec l’écrivain et journaliste Gilmar de Carvalho.
Les photographies de Tiago Santana sont régulièrement publiées dans la presse, dans des ouvrages de photographie au Brésil et dans le monde.
Il a participé à d’importantes expositions, reçu de nombreux prix et récompenses, et ses œuvres sont entrées dans plusieurs collections au Brésil, aux Etats-Unis, en France…
Du 08/02/2012 au 31/03/2012
Galerie FAIT & CAUSE
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75004 Paris
France
Horaires : Du mardi au samedi de 13h30 à 18h30
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