Sentinelles de l'ombre


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Bien longtemps après que les guerres soient finies, et durant de longues années, elles poursuivent leur sinistre travail. Elles sont disséminées partout dans le monde et polluent près de cent pays. Elles ont une victime toutes les 30 minutes. Ce sont les mines antipersonnel, dispersées dans les campagnes et les villages, dissimulées près des habitations pour mieux tuer, déguisées de couleurs vives pour mieux tromper les enfants. Le Traité d’Ottawa de 1997, qui valide l’interdiction de leur utilisation, de leur stockage, de leur fabrication, de leur transfert et oblige à leur destruction, n’a pas encore pris complètement effet dans tous les pays que ces armes sournoises ont déjà leurs tristes relèves : les BASM, bombes à sous-munitions, utilisées massivement lors des derniers conflits.
Jane Evelyn Atwood s’est interrogée sur les milliers de victimes de ces armes, dont 85% sont des civils et près d’un quart d’entre eux sont des enfants. En 2000, elle commence un reportage au Cambodge à la demande d’Handicap International, puis durant les années suivantes, elle décide d’elle-même de poursuivre cette enquête dans d’autres pays, au Mozambique, en Angola, en
Afghanistan, au Kosovo,…Avec la rigueur et l’humanité qui la caractérisent, elle rassemble images et témoignages pour nous amener à découvrir et comprendre ces mutilés d’une guerre sans nom. Les paroles qu’elle recueille auprès d’eux accompagnent ses photographies et nous disent comment ils parviennent à revivre, sans bras, ou sans jambes, comment ils imaginent leur avenir avec leur infirmité. En plus de la mort, la mutilation fait partie de la stratégie ignoble de telles armes : les victimes sont fréquemment dans l’incapacité de travailler et deviennent un fardeau pour leur famille qui, souvent, vivent déjà dans des conditions misérables ; leur vie sociale est profondément perturbée et se traduit couramment par un rejet ; les faibles moyens sanitaires locaux sont monopolisés par ces accidents ;… En plus de chaque individu traumatisé et estropié pour la vie, c’est souvent tout un pays qui est pénalisé par une guerre sans fin. Ainsi que l’écrit Jane Evelyn Atwood : « Lorsque tant de gens ne peuvent pas travailler, quand la terre ne peut pas être cultivée, l’économie elle-même devient handicapée »*. Ni mièvrerie ni voyeurisme dans ce reportage, mais un regard clair et lucide sur l’un des fléaux de ce monde contemporain, un regard qui nous aide aussi à prendre conscience et à transformer notre peur de l’autre, si différent, en une saine révolte.
Annie-Laure Wanaverbecq  Sentinels of the shadows
Even long after the wars are finished, and for many years, they continue their grim work. Wars are scattered everywhere in the world and pollute nearly a hundred countries. They make a victim every 30 minutes. These are the landmines scattered in the countryside and villages, hidden near homes to kill more efficiently, disguised in bright colours to better deceive children. The Ottawa Treaty of 1997, which validates the prohibition of their use, storage, manufacture, transfer and requires their destruction has not yet taken full effect in all countries that these sneaky weapons already have their sad rotations : cluster bombs used massively in recent conflicts.
Jane Evelyn Atwood questioned the thousands of victims of these weapons, of which 85% are civilians and nearly a quarter of them are children. In 2000, she began a story in Cambodia at the request of the association Handicap International, then during the following years, she decided to continue this investigation in other countries such as Mozambique, Angola, Afghanistan, Kosovo… With the rigour and humanity that characterizes her, she gathered images and stories to lead us to discover and understand these maimed in a war without a name. The words she collects from them go with her photographs and tell us how they managed to relive without arms, without legs and how they imagine their future with their disability. In addition to the death, mutilation is part of the horrible strategy of such weapons : the victims are frequently unable to work and become a burden to their families who often already live in miserable conditions, their social life is deeply disturbed and most often leads to rejection; weak local health facilities are monopolized by these accidents… In addition to individual traumatized and crippled for life, it is often a whole country which is penalized by a war without end. As Jane Evelyn Atwood wrote: "When so many people can not work, when the earth can not be grown, the economy itself becomes disabled" *. Neither mushy or voyeur, the clear and lucid gaze on one of the scourges of the contemporary world is a look that also helps us become aware and to transform our fear of others in a sound revolt.
Annie-Laure Wanaverbecq  Centinelas en la sombra Continúan su siniestra labor mucho tiempo después de acabadas las guerras y durante muchos años aún. Dispersas por todo el mundo, contaminando casi un centenar de países y haciendo una víctima cada 30 minutos. Se trata de las minas anti personas, diseminadas en las zonas rurales y aldeas, ocultas cerca de las viviendas para matar de manera más eficiente y pintadas de colores llamativos, para mejor engañar a los niños.
El Tratado de Ottawa de 1997, que valida la prohibición de su uso, almacenamiento, fabricación, transferencia y que exige su destrucción, no ha tomado todavía plena vigencia en todos los países que ya otras armas traicioneras vienen en su remplazo: las bombas de racimo, utilizadas masivamente en los últimos conflictos.
Jane Evelyn Atwood se ha cuestionado sobre las miles de víctimas de estas armas, de los cuales 85% son civiles y casi una cuarta parte de ellos son niños. Es así como en el 2000, comienza un reportaje en Camboya, a pedido de la asociación Handicap International, y durante los años siguientes, decide continuar esta investigación en otros países, como Mozambique, Angola, Afganistán, Kosovo… Con el rigor y la humanidad que la caracterizan, la fotógrafa ha reunido imágenes e historias que nos llevan a descubrir y entender a estos mutilados de una guerra sin nombre. Los testimonios que recoge de ellos acompañan sus fotografías y nos cuentan su vida cotidiana, sin brazos, sin piernas y en la forma en la que imaginan su futuro con su invalidez. Además de la muerte y de la mutilación, esto forma parte de la estrategia de estas armas: las víctimas incapaces de trabajar se convierten a menudo en una carga para sus familias, las cuales viven ya en condiciones miserables en general. Como consecuencia sus vidas se hayan profundamente trastornadas y con frecuencia esto da lugar a un rechazo; sin contar con los pocos medios disponibles de los centros de salud locales, que se ven monopolizados por este tipo de accidentes… Además del trauma y de las mutilaciones a vida, es todo un país que se ve penalizado por una guerra sin fin. Por eso Jane Evelyn Atwood dice: "Cuando tanta gente no puede trabajar, cuando la tierra no puede ser cultivada, es la economía misma que se vuelve discapacitada". No hay afectación ni voyeurismo en su reportaje, solo la clara y lúcida mirada sobre uno de los males del mundo contemporáneo; lo cual nos ayuda también a tomar conciencia y a transformar nuestro miedo de los demás en una sana rebelión.
Annie-Laure Wanaverbecq
Photographies Jane Evelyn ATWOOD

Sponsor : HANDICAP INTERNATIONAL

Du 15/05/2008 au 03/08/2008
Maison de la Photographie Robert Doisneau
1 rue de la Division du Géneral Leclerc
94250 Gentilly
France

Horaires : Mercredi et vendredi de 12h à 19h - Samedi et dimanche de 14h à 19h - Fermé les jours fériés
Téléphone : 01 55 01 04 85
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www.agglo-valdebievre.fr