Issue d’un travail de deux ans et demi à Sète et Montpellier, cette exposition nous emmène dans les rues et les squats avec les Sans Domicile Fixe. Loin du misérabilisme et des lieux communs, nous partageons leur quotidien. Nous constatons comment ils font face à des conditions de vie extrêmes. Matériellement, bien entendu, par la mise en place d’alternatives au logement (squats, caravanes…), mais surtout humainement. Déjà fragilisés par une histoire personnelle souvent complexe, ils doivent résister à un univers violent physiquement, socialement et psychiquement. Ils tentent alors de recréer des espaces privés leur autorisant un minimum d’intimité. Nous pouvons voir quelles marques leur permettent de s’approprier un lieu, quelles relations sociales s’y déroulent. Malgrè ces essais d’aménagements, la dureté de cette existence ajoutée à d’autres facteurs conduit souvent à des addictions – une façon de fuir, de supporter – et parfois à la folie. Ces deux éléments aggravent encore leur situation. Cependant ils restent toujours des êtres humains. Ces photographies ont été prises en créant un lien de confiance, en écoutant différentes histoires avec respect et sans jugement. Il ne suffisait pas d’être simplement de passage. Ce n’est que par cette démarche humaniste qu’il fut possible de partager la vie des SDF. Ainsi, cette exposition nous oblige à regarder ces hommes, à ne pas détourner les yeux, et à nous interroger sur nos définitions des limites de la société et de l’humanité.  Homeless

This two and a half year project taken in Sète and Montpellier in France and shown in this exhibition takes us through the streets and squats with the homeless. Far from common places, we share their daily lives. We see how they deal with extreme living conditions. Financially, of course, by setting up alternative housing (squats, caravans …), but also humanely. Already weakened by a personal story often complex, they must resist a violent universe physically, socially and psychologically. They try to recreate their private spaces allowing a minimum of privacy. We can see which brands enable them to capture a place, what social relations there are. Despite these their efforts to make themselves a home, the hardness of their existence added to other factors often leads to addiction – a way to escape, a way to bear this burden- and sometimes to madness. These two elements further aggravate their situation. However, they are still human beings. These photographs were taken in creating a bond of trust, listening to different stories with respect and without judgement. These photographs were not stolen. Only through this humanistic approach it was possible to share the life of the homeless. Thus, this exhibition requires us to look at these men and not divert our eyes and makes us wonder on our definitions of the boundaries of society and humanity.

Personas sin Hogar Después de dos años y medio de trabajo en las ciudades de Sète y Montpellier (Francia) esta exposición nos lleva por las calles y okupas (Sitios ocupados ilegalmente) de las personas sin hogar. Lejos de la indigencia y de los lugares comunes, compartiendo sus vidas cotidianas. Viendo cómo afrontan las condiciones extremas de vida. Financieramente, por supuesto, mediante la creación de alternativas de vivienda (okupas, albergues, caravanas…), pero sobre todo humanamente. Ya debilitados por una historia personal a menudo compleja, resisten a un universo violento físicamente, psicológicamente y socialmente. Tratando de recrear sus propios espacios que les permitan un mínimo de privacidad. Podemos ver las firmas que les autorizan ocupar un lugar, y las relaciones sociales que allí se desarrollan. A pesar de estos esfuerzos, la dureza de sus existencias añadido a otros factores, a menudo conduce a la adicción – una manera de escape, una manera de soportar esta carga- y, a veces, a la locura. Estos dos elementos agravan aún más sus situaciones. Sin embargo, son siguen siendo siempre seres humanos.
Estas fotografías fueron tomadas creando un lazo de confianza y escuchando diferentes historias con respeto y sin juicio. Sólo a través de este enfoque humanista es posible compartir la vida de las personas sin hogar. Así, esta exposición nos obliga también a mirarlos de frente y ha preguntarnos sobre nuestra definición de los límites de la sociedad y la humanidad.