REVOLUTIONS ARABES : L'EPREUVE DU TEMPS


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L’exposition, qui se tient jusqu’au 17 décembre 2013 au Dépoland de Dunkerque, regroupe le travail de plus 50 photojournalistes de Tunis à Homs, d’Alep à Damas, en passant par toutes les capitales de ce que furent « Les printemps arabes ».
Du 15 mars à la fin juin 2012, dans le cadre pompeux, et un peu pompier, de l’Hôtel de la Région Paca à Marseille, Alain Mingam avait audacieusement déployé une exposition titrée « Printemps arabes ». Il était alors audacieux de vouloir figer dans une exposition des mouvements que l’Occident voyait encore uniquement sous un bon jour, malgré le déjà trop grand nombre de morts dont plusieurs journalistes.  On vit alors à l’œuvre le fruit des expériences professionnelles d’Alain Mingam, ancien grand reporter, rédacteur en chef des agences photo Gamma et Sygma. L’art d’être dans l’actualité, Mingam sait ce que c’est. Le défi fut relevé avec brio.Et c’est à Marseille, que par les hasards d’une réunion, Michel Delebarre, maire de Dunkerque et de sa communauté, sénateur, ancien ministre, eut littéralement le coup de foudre pour « la force des images, la passion d’Alain Mingam et de tous ces photographes.Alain Mingam reçut donc mission d’actualiser l’exposition de Marseille, renommée « Révolutions arabes : l’épreuve du temps ».  Tout en gardant les thématiques (Les jeunes, les femmes, les anonymes, les migrants)  Alain Mingam a tiré parti d’un lieu exceptionnel : le Dépoland de Dunkerque.L’intérieur de ce vaste lieu est occupé par des murs et des murets bâtis pour une exposition précédente qui forment comme un souk proposant tirages photographiques de différentes tailles, écrans pour reportage télé ou textes. 
Au centre de cette médina, une carte blanche a été donnée à Laurent Van Der Stockt.  Le photographe et son confrère rédacteur ont été les journalistes qui ont rapporté dans le quotidien Le Monde non seulement le récit et les photos d’une attaque chimique au gaz, mais également les preuves matérielles de ce crime de guerre.  Laurent Van Der Stockt est passé par des dizaines de pièces, salles à manger, cuisines, chambres, toutes mutilées par la guerre. Il les a photographiées, et à Dunkerque elles sont exposées en  grandeur nature. On entre donc dans une pièce dont les murs sont les photos d’appartement de la banlieue de Damas. D’un coup,on est en Syrie ! Alors que dans toute l’exposition surgissent des visages, là, il n’y a personne. C’est un lieu vide d’humain, c’est le royaume de la guerre. Glaçant.En se faufilant entre deux murs, on se retrouve en mer avec Olivier Jobard qui a embarqué deux fois sur ces navires, ces boat-people qui viennent, quand ils ont de la chance, s’échouer sur l’île de Lampedusa entre la Sicile et la Tunisie. Olivier Jobard vient d’être le premier lauréat du prix créé en souvenir du photographe américain Tim HETHERINGTON tué en Libye en 2012, ces images des migrants disent clairement que pour eux il n’y eut jamais de printemps.Egypte, Bahreïn, Yémen, Libye, Tunisie… Tous les mouvements arabes sont présents à Dunkerque. Les cris que l’on lit sur les photos sont autant de questions posées aux occidentaux qui les regardent. Il y a de la douleur, de l’amour, de l’humour et malheureusement un grand drame, la guerre civile qui règne en Syrie et rode dans les autres pays du Maghreb ou du Proche-Orient.
Photographies Laurent VAN DER STOCKT- Olivier JOBARD...

Du 06/11/2013 au 17/12/2013
DEPOLAND
33 rue du Ponceau
59140 DUNKERQUE
France

Horaires : Mardi au vendredi de 10h à 19h - Samedi et dimanche de 14h à 19h