PÉNINSULAIRES


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Les travaux témoignent d’une curiosité commune pour le territoire du Nord- Cotentin. Arpentant les contours, délimitant les lieux-frontières ou confrontant leurs dimensions politiques et symboliques, les projets détourent les imaginaires d’espaces péninsulaires. C’est en partant des ruisseaux proches des installations nu­cléaires de La Hague, d’un bunker faisant face à la mer, du lieu de pouvoir institutionnel représenté par la Préfecture maritime, de la jetée d’un fort militaire ou d’un ta­bleau de Fra Angelico, conservé au musée Thomas-Henry de Cherbourg, que les cinq projets ont pris forme. Ils composent un portrait assez fi­dèle des artistes qui travaillent à La Cherche. Les oeuvres présen­tées soulignent combien les ren­contres, les discussions, la porosi­té des pratiques et la collaboration informent les projets des artistes qui travaillent dans ce lieu de rési­dence autogéré. Si les médiums sont différents et les approches personnelles, les artistes par­tagent néanmoins un même inté­rêt pour la géographie hybride du territoire. Certaines affinités pour des lieux en marge informent des démarches d’exploration communes. Dans le film-installation remonter les rivières, Laura Molton enquête sur un paysage nucléarisé où l’in­visibilité de la radioactivité ouvre un questionnement sur la trans­mission complexe d’une mémoire collective. L’architecture des bunkers n’est pas étrangère à cette incursion dans l’héritage de la guerre froide. Dans Beta Bunker II, Agnès Villette détourne l’architecture aveugle du bunker pour le transformer en camera obscura afin de produire une série de tirages sténopé sur papier direct positif. C’est aussi un fort militaire, celui de Querqueville, qui sert de décor à l’installation vidéo de Frédéric Leterrier & Jean-Baptiste Julien 52 min / Dérive, dans laquelle deux personnages évoluent dans un face-à-face suspendu. Double Take, l’installation de Romaric Hardy, s’intéresse à la fi­gure de l’ermite qui traverse le temps, depuis ses incarnations actuelles jusqu’à sa représenta­tion dans la peinture religieuse. De nouveaux liens sont ainsi tissés entre une toile du XVe siècle pré­sente au musée Thomas-Henry et la cabane abandonnée d’un er­mite contemporain, dans un coin sauvage de Bretagne. Enfin, Edgar Tom Owino Stockton questionne, à partir de dispositifs performatifs, les politiques contemporaines de l’accueil.

Les cinq projets présentés dans l’exposition Péninsulaires ont été réalisés par des artistes en résidence à La Cherche, à Cherbourg.

 


 

Photographies Romaric HARDY, Frédéric LETERRIER, Laura MOLTON, Edgar Tom Owino STOCKTON et Agnès VILLETTE

Vernissage : samedi 10 février à 18h
Du 11/02/2024 au 31/03/2024
Le Point du Jour
107 avenue de Paris
50100 Cherbourg-en-Cotentin
France

Horaires : Du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Téléphone : 02 33 22 99 23
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