NOS PRISONS


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L’exposition est issue du travail mené durant trois ans par Maxence Rifflet avec des détenus de sept prisons françaises. Au départ du projet, il y avait une question : comment photographier dans un espace de surveillance sans le redoubler, comment cadrer sans enfermer ? La première réponse a été de ne pas s’intéresser à l’enfermement en général, mais à des lieux particuliers : photographier des prisons, plutôt que la prison.

La mise en place d’une pratique commune est au centre du travail de Maxence Rifflet. La photographie n’est ici pas seulement un outil d’enregistrement ; elle est aussi le moyen et l’enjeu d’une interaction. Ainsi, l’architecture carcérale n’est pas uniquement le sujet de ce travail ; elle est aussi le lieu où il s’est élaboré : il s’agissait de photographier non seulement des prisons, mais en prison, sans nier les contraintes que cela suppose et en collaboration avec les détenus.

Les œuvres exposées donnent une vision hétérogène et inattendue de ce qu’on résume sous le terme générique de « prison ». Cette diversité tient à une attention à la particularité des situations et des rencontres, mais aussi à une pratique d’atelier dans laquelle il s’agit d’expérimenter des formes à la suite de l’expérience des prises de vues. Ainsi, les tirages et les encadrements, réalisés par Maxence Rifflet, varient par la technique et le format, se combinent avec d’autres matériaux, se transforment en volumes.

Parmi cette collection d’objets singuliers, une petite nature morte de 1871 : des raisins peints par Gustave Courbet alors qu’il se trouvait incarcéré pour sa participation à la Commune.

En créant du jeu entre les formes et les temps, en faisant appel à l’imagination, Nos prisons engage à exercer notre droit de regard sur les prisons, à les voir telles qu’elles sont autant qu’à les transformer.

Accompagné par Le Point du Jour, le travail de Maxence Rifflet s’est d’abord développé, avec le soutien du dispositif Culture-Justice, au sein de cinq prisons en Normandie qui évoquent une longue histoire carcérale : Condé-sur-Sarthe, Cherbourg, Caen, Rouen et Val-de-Reuil. Il s’est poursuivi au centre de détention expérimental de Mauzac (Dordogne), où les détenus circulent plus librement, et à la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), marquée par une surpopulation permanente.

Photographies Maxence RIFFLET

Du 05/06/2022 au 02/10/2022
LE POINT DU JOUR
107, avenue de Paris
50100 CHERBOURG-EN-COTENTIN
France

Horaires : Du mercredi au vendredi, de 14h à 18h. Samedi et dimanche, de 14h à 19h. Été, ouvert aussi le mardi de 14h à 18h
Téléphone : 02 33 22 99 23
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