LES MAUVAISES HERBES


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Les mauvaises herbes est un travail photographique, documentaire, en collaboration avec l’association Phyto-Victimes, qui questionne la responsabilité des pesticides dans les problèmes sanitaires et écologiques qui touchent la France et la planète plus généralement.

Je m’attache à prendre le temps d’écouter les histoires de ces agriculteurs et agricultrices, leurs parcours, leurs difficultés, leurs intimités aussi quelques fois. Ce corpus d’images et de bribes de phrases constitue au fur et à mesure un témoignage contemporain de femmes et d’hommes que l’État et les multinationales tentent de résoudre au silence. Je souhaite faire connaître l’histoire de ces victimes, l’histoire de ces mauvaises herbes.

Par ce projet, je tente également d’interroger le rapport que ces femmes et ces hommes entretiennent avec une nature qui les a rendu malade, une nature avec laquelle il y a eu rupture. Mes images ont pour volonté d’interpeller le spectateur et de le pousser à se questionner sur le modèle agricole actuel et l’image fantasmée qu’il en a. Ces images de champs, bucoliques et édulcorées, viennent en contrepoint des portraits qui sont parfois durs, et dont l’histoire sous-jacente est difficile. Ne reflètent-elles pas la crise sanitaire et économique qui touche les agriculteurs français aujourd’hui ?

C’est de la sorte que je tente de répondre à la problématique que je me suis longuement posée : comment photographier l’invisible ?


Née en 1997 à Muret, Anaïs Ondet est diplômée de l’École supérieure de photographie & de game design à Toulouse en 2018 avec le Prix spécial du jury, et poursuit des études en Master esthétique sur la photographie de famille et la mémoire à l’Université Montpellier 3. Elle vit et travaille à Toulouse.