IN(DI)VISIBLES

Le vivre ensemble selon les éboueurs 


This post is also available in: Anglais

 IN(DI)VISIBLES  345 millions de tonnes de déchets ont été produits en France en 2012.   La production ne s’arrêtant jamais, le travail de ramassage et de nettoyage ne peut donc lui non plus jamais s’arrêter. Ce cycle inhérent à notre mode de vie implique la responsabilité de tous et de chacun. De ceux qui jettent, et de ceux qui ramassent.  Ceux qui ramassent, ce sont les agents de la propreté. On les appelle aussi éboueurs, du verbe «ébouer», enlever la boue. A Paris, ils sont 5 041. Rapporté à la population parisienne (environ 2,2 millions d’habitants), chaque agent est responsable du nettoyage pour 436 personnes, sans compter les travailleurs venant de l’agglomération, ni les 32 millions de touristes annuels. 3 000 tonnes de déchets sont ainsi collectées chaque jour par les 495 camions-bennes.
 
Ces agents mènent un immense travail collectif dans l’intérêt de tous. Pourtant, dans la pensée collective, être éboueur a toujours été très mal perçu. C’est une menace pour les enfants qui ne travaillent pas bien à l’école, un symbole d’échec social. Au quotidien, ils sont victimes d’une mauvaise réputation. Largement ignorés, on ne parle d’eux que quand ils font grève, on ne les voit que lorsqu’ils prennent leur pause au café ou que leur camion ralentie la circulation. Souvent insultés, ils sont blâmés pour la saleté causée par les autres. Ils font partie de ces personnes dont l’uniforme et la fonction font oublier l’individualité. Pourtant, les agents de la propreté effectuent la moitié du travail quotidien avant que la plupart des Parisiens ne sortent de chez eux, entre 6h et 8h30 du matin. Le reste de la journée est principalement consacré à nettoyer la ville en temps réel. Tous les jours de l’année, qu’il pleuve ou qu’il neige, le travail est fait. Ce travail pénible, mené dans l’anonymat et l’indifférence, appelle la reconnaissance et le respect.   Regarder les éboueurs, reconnaître leur contribution et la valeur de leur travail, c’est sans doute un pas vers le vivre-ensemble. C’est, comme le dit Ken Loach, regarder l’autre comme un Homme, un citoyen, rien de plus, rien de moins.   Florent Quint 
Photographies FLorent QUINT

Du 23/05/2017 au 17/06/2017
MAIRIE DU 9ème ARRONDISSEMENT DE PARIS
6 Rue Drouot
75009 PARIS
France

Horaires : Du lundi au vendredi 08:30–17:00,
sauf jeudi 08:30–19:30

Téléphone : Mairie : +33(0)1 71 37 75 09
Photographe: +33(0)6 99 05 15 72

florentquint@gmail.com
www.florentquint.com/