Free Black North ("Libérez le Peuple Noir du Nord") présente des photographies d’hommes, de femmes et d’enfants vivant en Ontario entre le milieu et la fin du XIXe siècle. Ils sont les descendants de réfugiés noirs ayant échappés à l’esclavage du sud des Etats-Unis. Ces portraits, en général montrés pour la première fois, sont issus des collections de l’Université de Brock et des archives d’Ontario. Ils révèlent la manière dont ces individus majoritairement inconnus se présentent au monde avec style, dignité et assurance. Cette exposition met en lumière la façon dont  les communautés noires canadiennes utilisaient jadis l’outil photographique afin de documenter et de revendiquer leur histoire complexe. Les clichés exposés reflètent le développement historique du médium photo et incluent de rares ferrotypes, cartes de visite ainsi que des cartes de format cabinet. Ces précieux objets offrent l’opportunité de comprendre comment les habitants de petites communautés noires ont affirmé leur présence dans les villes frontalières et de l’arrière-pays canadien grâce à la photographie. Affirmer sa présence, façonner son identité et son image, (le terme exact utilisé ici est "self-fashioning", il a été inventé par Stephen Greenblatt et désigne le processus de construction de son identité et de son image publique) s’avérait impératif au milieu du XIXe siècle dans les terres du  Haut-Canada, environnement alors intégralement racialisé. De manière collective, ces clichés font la lumière sur les débuts de la photographie Noire et sur sa contribution quant aux grands récits sur l’histoire de la photographie au Canada. L’exposition est organisée par l’Art Gallery of Ontario (AGO) et sa conservatrice adjointe en photographie, Julie Crooks. Texte traduit et extrait du site ago.net/