El Raval
De 1958 à 1961, armé d’un appareil de marque Rollei porté discrètement à la hauteur de sa hanche, Joan Colom (né en 1921) a photographié le monde noir et blanc du quotidien des prostituées, des âmes vagabondes et des enfants des rues du quartier le plus pauvre de Barcelone, El Raval.
Il en résulte un travail d’une valeur historique, sociologique et documentaire précieuse.
Joan Colom n’était photographe que depuis un an quand il a commencé ses séries sur El Raval en 1958. Colom s’est concentré sur un nouveau style en photographie qui consistait à ignorer les conventions régissant la photographie à l’époque. Utilisant la technique de l’instantané, utilisée par des contemporains comme William Klein ou Robert Frank, Colom a saisi les habitants d’El Raval comme ils flirtaient, jouaient ou négociaient. Ses photographies crues, en noir et blanc révèlent l’atmosphere mystérieuse et intrigante de ce quartier, entrecoupée de la sexualité flagrante des prostituées et de leur subtile confiance en soi.
Dans l’Espagne puritaine de Franco, un lieu comme El Raval, symbole de vices et de fantasmes, était largement évité et ignoré.
En 1961, Joan Colom montra ses séries sur ‘El Raval’ pour la première fois dans une exposition à l’Aixelà à Barcelone, puis elles voyagèrent dans toute l’Espagne. En 1964, ses photos ont fait l’objet d’un livre, Izas, Rabizas y Colipoterras; Le régime franquiste était loin d’être enthousiaste par cette publication provocatrice. Il résulta de ce scandale autour de la publication que Joan Colom s’arrêta de faire de la photographie. Ce n’est que dans les années 1980 qu’il retourna derrière l’objectif.  El Raval
From 1958 to 1961, armed with a Rollei camera that he wore discretely about his hip, Joan Colom (born in 1921) photographed the black-and-white world of everyday life among the prostitutes, jobless and children of the poorest neighbourhood in Barcelona. The result is a photographic essay of immense historical, sociological and documentary value.
Joan Colom had only been photographing for a year when he began his El Raval series in 1958. Colom focused on a new style of photography that ignored the accepted conventions of the time. Using a snapshot technique reminiscent of work by contemporaries such as William Klein and Robert Frank, Colom captured the people of El Raval as they flirted, played and negotiated. His raw black-and-white photos reveal the mysterious and intriguing atmosphere of the area, interspersed with the flagrant sexuality and subtle self-assurance of the prostitutes.
In the puritan Spain of Franco’s day a place like El Raval, a symbol of vice and fantasy, was largely avoided and ignored.
In 1961 Joan Colom showed his ‘El Raval’ series for the first time in an exhibition at the Aixelà in Barcelona, after which it travelled throughout Spain. In 1964 the photos appeared in book form, in ‘Izas, Rabizas y Colipoterras’. The Franco regime was far from enthusiastic about this provocative publication. Joan Colom stopped photographing as a result of the controversy surrounding the book. It was not until the 1980s that he returned to the camera.