''Cosa nostra''


This post is also available in: Anglais

La Mafia des  »Corleonesi » Il y a chez Franco Zecchin cette manière qui nous réconcilie avec la photographie, cet art du visible qui nécessite d’expérimenter la réalité, de s’y frotter et qui implique une confrontation, un engagement. «In¬former est pour moi une exigence». C’est l’engagement social de Franco Zecchin. Dès lors, la mafia – long reportage par lequel il s’est fait connaître du monde entier -, devient exemplaire de sa profession de foi. Et son travail, il le conduit avec rigueur dans chacun de ses sujets et c’est en journaliste concerné qu’il les photographie. La mafia donc. C’est au milieu des années soixante-dix que, Franco Zecchin – avec Letizia Battaglia – initie l’une des grandes fresques de la photographie concernée. À Palerme, il fût une époque où l’on n’osait à peine prononcer le mot mafia en public, où l’on ne s’aventurait pas à montrer les images d’alors : des témoignages de faits-divers spectaculaires mêlés à des scènes du quotidien en disaient long sur une population placée sous la «coupe de la pieuvre». De plus, peu de journaux siciliens osaient publier ces photos, aucun espace public ne pouvait les accueillir et les  »expositions à la sauvette » dans la rue – espace ultime pour ce photographe militant afin de sensibiliser les populations -, provo¬quaient de fait un malaise: on avait peur de s’arrêter pour regarder.
Franco Zecchin a tenu la chronique de ces années-là. Couvrant le moindre signe, témoignant du moindre «accident». Puis c’est au grand jour que les affaires des clans se réglèrent bientôt. Franco Zecchin, inlassablement, ramena de cette période ses images les plus impitoyables qui firent le tour du monde. Mais le comble de l’horreur était à venir et il connaîtrait une forme de paroxysme avec les assassinats des juges Borsellino et Falcone. ces événements considérables en Sicile versèrent dans les rues des mouvements spontanés de protestations populaires.
Dès lors, le travail du photographe accompagnerait cet élan, couvrant la moindre manifestation et les médiatiques procès. Au quotidien, la mafia, tout profil bas, poursuit ses petits et grands commerces. Moins éclatante, elle n’en est plus aux affrontements directs. La pieuvre s’est à nouveau tapie, procédant à son antique fonctionnement : infiltration, noyautage, etc.
Le travail du photographe se fait plus subtil.  »Je veux montrer qu’il y a quelque chose qui change ».
Texte de Dominique Gaessler   The  »Corleonesi » Mafia

Franco Zecchin’s work possesses a quality which reconciles our relationship with photogra¬phy. This visual art requires an a proximity to reality that implies confrontation and engagement.  »Above all, it is necessary to inform. » This is Zecchin’s social engagement. His sizeable reporatge on the mafia, which earned him international acclaim, has become emblematic of his career. Zecchin is rigorous in his work and photographs each of his subjects not as a voyeur but a truely concerned journalist. In the mid-70s, along with Letizia Battaglia, he began one of the great frescos of this engaged photography. This came at a time when uttering the word mafia in Palerma was a risky business. There was no one so bold as to exhibit images of the ‘family’ at work. His photographs, which bear witness to numerous events and everyday scenes, speak of a population living under the control of the capi. Unsurprisingly, few Sicilian newspapers dared publish Zecchin’s photos, nor would any public gallery exhibit them. Exhibitions in the street, perhaps the ultimate space for the militantphotographer, made the islanders very uncomfortable – they were even too afraid to stop and look.
Franco Zecchin chronicled the events of this era. From the smallest detail to the seemingly insignificant ‘accident’. It is when the mafia’s business was finally settled in daylight that Zecchin brought his most terifying images to the world. The climax came with the assassination of Judges Borsellino and Falcone. These momentus events were to tip the balance and Sicilians poured into the steets in a show of solidarity and spontaneous protest. At this point, Zecchin’s work follows the flow, documenting public gatherings and media coverage. The mafia’s daily life became more low-key, persuing commercial and business interests. They stopped their violent attacks and returned to their previous infiltration operations. Zecchin’s work becomes more subtle,  »[with my photography] I want to show that things are changing. »
Text from Dominique Gaessler   La Mafia de los Corleonesi En su manera de trabajar, Franco Zecchin nos reconcilia con la fotografía, este arte visual que requier experimentar la realidad e implica una confrontación, un compromiso.  »Informar es para mi una exigencia ». Es el compromiso social de Franco Zecchin. A partir de allí, la mafia – un largo reportaje a través del cual se dio a conocer en el mundo entero – se convierte en un emblema de su carrera. Como en su trabajo de periodista, cada uno de los temas tratados, los conduce con rigor e interés. En la década de los años ’70 Franco Zecchin, en compañía de Letizia Battaglia, inicia uno de los grandes frescos de la fotografía comprometida. En Palermo hubo una época en la que ni se podía pronunciar la palabra mafia en público y menos aún mostrar las imágenes de entonces: testimonios de crímenes y delitos espectaculares sobre un fondo de vida cotidiana, que mostraba bien el poder invisible de la piovra. Además de que pocos eran los periódicos dispuestos a mostrar dichas imágenes, no existía ningún espacio público como soporte y las exposiciones improvisadas en la calle – último espacio posible de este fotógrafo militante para sensibilizar a la gente – provocaban un evidente malestar, ya que temían si se detenían a mirarlas.
Franco Zecchin ha llevado la crónica de todos estos años. Cubriendo cada detalle hasta el más mínimo  »accidente ». Luego, los desacuerdos entre los diferentes clanes salieron a la luz y fue ahí cuando Franco Zecchin realizó las imágenes más crudas y fuertes que dieron la vuelta al mundo. Pero el colmo del horror aún quedaba por venir, cristalizándose en una forma de paroxismo, con los asesinatos de los jueces Borselino y Falcone. Lo que generó en toda Sicilia un movimiento espontáneo de protestaciones populares.
A partir de este momento el trabajo del fotógrafo seguiría este impulso, cubriendo las diferentes manifestaciones y los juicios tan mediatizados. Hoy en día, la mafia, hace perfil bajo, pero continúa sus pequeños y grandes negocios. Menos vistosa, evitando los afrontamientos directos. La Piovra, se recluye y prefiere los antiguos métodos de funcionamiento: la infiltración.
El trabajo del fotógrafo se vuelve más sutil. “Quiero mostrar que hay algo que cambia”.
Texto de Dominique Gaessler

Photographies ZECCHIN Franco

Du 15/05/2007 au 29/06/2007
la Galerie Confluences
190 bd de Charonne - M° Alexandre Dumas
75020 Paris
France

Horaires : Du lundi au vendredi de 10 à 18h et soirs de représentations
Téléphone : 01 40 24 16 46
cecile@confluences.net
www.confluences.net