CAUSES et CONSÉQUENCES

9 regards sur l’environnement à l’occasion de la COP 21


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Changer de voie : une nécessité
L’humanité est à la croisée des chemins. Après avoir maîtrisé le feu, inventé la machine à vapeur, l’automobile, l’ordinateur, l’homme marque de son empreinte les moindres recoins de la planète et même l’atmosphère qui l’entoure. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle de la domination humaine : l’anthropocène. D’abord soumis aux forces de la Terre, l’avenir de notre planète est désormais dépendant de notre activité. Les équilibres naturels sont bouleversés. Les abeilles qui, par leur action pollinisatrice transforment les fleurs en fruits et jouent un rôle clé dans notre alimentation, sont décimées par les pesticides. Une menace pour les récoltes et un coup rude pour les apiculteurs. L’homme joue avec la vie, et c’est la mort qui apparaît. En Inde, les fabricants de pesticides ont vendu des semences de coton génétiquement modifié aux cultivateurs. On leur avait promis de bons revenus grâce à ces graines qui devaient être résistantes aux attaques d’insectes. Mais ce sont ces animaux qui sont devenus résistants à la substance insecticide contenue dans ces graines et les rendements attendus ne sont pas au rendez-vous. Lourdement endettés, certains agriculteurs en viennent à se suicider. Au Vietnam, c’est un autre pesticide, l’agent orange, utilisé comme défoliant pendant la guerre, qui continue à faire des ravages plus de 30 ans après. Des enfants naissent avec des malformations et les cancers se multiplient.

Des pollutions non maîtrisées
L’exploitation du pétrole a permis le développement de nos sociétés, mais s’est aussi accompagnée de nombreux dommages. En Equateur, les forages ont engendré des pollutions qui ont dévasté cette partie de l’Amazonie et causé de nombreuses maladies chez les habitants.  Certes, la découverte de l’or noir a favorisé la multiplication des échanges commerciaux générant un important trafic naval sur les mers du globe, mais, seuls quelques-uns profitent de ces richesses et c’est la main d’œuvre bon marché du Bangladesh qui démantèle les bateaux sans aucun équipement de protection.
Malgré leur volonté de s’affranchir des lois de la nature, les humains ne sont pas à l’abri d’événements incontrôlés, comme cette explosion de l’usine de Bhopal qui a causé des milliers de morts et continue à faire de nouvelles victimes plus de 30 ans après. Et plus près de nous, en Europe, de nombreuses personnes vivent à proximité d’usines abritant des produits dangereux capables de faire sauter tout un quartier…

Un climat qui se dérègle
Pour nous déplacer, nous chauffer et créer de nouveaux produits, nous avons brûlé des quantités énormes d’énergies fossiles réchauffant l’atmosphère de manière accélérée. Si nous ne faisons rien pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne de la Terre pourrait s’élever de 4° d’ici 2100. Déjà, la hausse des températures au Pérou bouleverse la vie des agriculteurs. Et si la fonte des glaces en Arctique peut apparaître comme une aubaine pour certains, ouvrant de nouvelles routes maritimes et l’accès au pétrole off-shore, elle signe la fin du mode de vie traditionnel des populations qui vivent près du cercle polaire.
Ce réchauffement des continents et des océans s’accompagnera d’une forte évaporation, perturbant le régime des vents et conduisant à une augmentation des précipitations dans certaines régions. On peut s’attendre à davantage d’événements extrêmes comme la tempête Xynthia qui a touché les côtes de France en 2012 et une élévation du niveau de la mer de l’ordre d’un mètre à la fin du siècle, ce qui pourrait être catastrophique pour certains pays comme le Bangladesh.

Prendre un nouveau départ
Face à cela, une seule solution : changer de modèle. Si la transition énergétique apparaît comme nécessaire, elle n’est pas facile à mettre en place. En France, où l’énergie nucléaire représente environ 75 % de la production d’électricité, on n’est pas prêt à abandonner les vieilles centrales pour passer aux énergies renouvelables. Ailleurs, le charbon, le pétrole ou les gaz de schiste sont encore trop bon marché pour que l’on éprouve le besoin d’y renoncer. Nos sociétés ne sont pas encore prêtes à laisser 80 % des réserves de combustibles fossiles dans le sol comme le propose l’appel contre les crimes climatiques lancé par de nombreuses personnalités de la société civile. Mais elles vont tenter de s’accorder sur un objectif de limitation de l’augmentation de température de 2° d’ici la fin du siècle lors de la conférence sur le climat de Paris début décembre. C’est une étape qui doit marquer le début d’un renouveau de l’action contre le changement climatique et l’on aurait tort de ne voir là que l’aboutissement d’un long processus de négociations. Quel que soit le résultat de cette rencontre de 195 pays, il faudra poursuivre les efforts à tous les niveaux. Aux Etats, collectivités locales, entreprises, individus de mettre la main à la pâte.

Carine Mayo, présidente de l’association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie.

Photographies Nicola Bertasi - Stéphane Bouillet - Viviane Dalles - Nanda Gonzague - Frédérique Jouval Nicolas Mingasson - Micha Patault - Jules Toulet - Federico Tovoli


Du 01/12/2015 au 06/02/2016
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix
75004 Paris
France

Horaires : Du mardi au samedi de 13h30 au 18h30
Entrée libre

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