AUGUST SANDER

Persécutés / Persécuteurs des Hommes du XXe siècle


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August Sander naît le 17 novembre 1876 à Herdorf, près de Cologne. Fils de mineur, il quitte l’école pour l’exploitation minière en 1890. À 16 ans, il se procure son premier appareil photo et découvre un médium pour lequel il va rapidement se passionner.
En 1897, durant son service militaire à Trèves, il intègre un studio photo en tant qu’assistant. Il poursuit son apprentissage entre Berlin, Magdebourg, Halle, Leipzig et Dresde, puis s’installe à Linz, en Autriche, où il se met à son compte en 1904 en tant que photographe professionnel.
Marié et père de quatre enfants, il rejoint ses parents à Cologne en 1910 où il va ouvrir son atelier de portraitiste professionnel, au 201 rue de Düren. Enrôlé dans l’armée en 1914, c’est Anna Sander, son épouse, qui dirigera seule l’atelier jusqu’en 1918.
Pacifiste et socialiste, profondément marqué par les atrocités de la Première Guerre mondiale, August Sander va poser un nouveau regard sur ses portraits de paysans d’avant-guerre. Refusant d’adhérer aux flous artistiques qui subliment à l’époque les photos d’art, il choisit au contraire d’accentuer les contrastes clairs-obscurs qui font ressortir les marques du travail agricole sur les visages et les mains de ses modèles.
Au début des années vingt, Sander se rapproche d’artistes liés aux avant-gardes de Cologne comme Franz Wilhelm Seiwert et Heinrich Hoerle, à l’origine du mouvement des Progressistes (Die Progressiven) de Cologne. Ces fréquentations, mêlées aux conversations politiques qu’il échange avec son fils, Erich Sander, et les amis de celui-ci, vont influencer l’idée directrice de son travail.
August Sander apparaît pour la première fois sur la scène publique en 1927, avec une exposition de plus de 100 photographies à la société Beaux-Arts de Cologne (Kölnischer Kunstverein) qui reçoit un franc succès. L’accueil enthousiaste de sa première publication Visage d’une époque (Antlitz der Zeit) en 1929 l’encourage également à poursuivre son projet.

Les images qui composent l’œuvre majeure d’August Sander, les Hommes du XXe siècle (Menschen des 20. Jahrhunderts), furent quasi intégralement réalisées sous la République de Weimar, même si les prises de vues vont se poursuivre jusqu’en 1954. Ces centaines de portraits sont classés en sept groupes (« Le paysan », « L’artisan », « La femme », « Les catégories sociales et professionnelles », « Les artistes », « La grande ville » et « Les derniers Hommes »). August Sander n’ayant pas eu le temps d’achever son travail, la composition de l’ouvrage final a été reconstituée par ses descendants à partir des instructions écrites qu’il a laissées.
Paysans, soldats, militaires, hommes politiques, saltimbanques, hommes d’affaires, serveurs, August Sander a photographié pas moins de 600 professions. Débuté dans le monde paysan, le cycle s’achève dans la grande ville, avec ses mendiants, ses chômeurs, ses infirmes, tous ceux « marqués par la vie », que Sander appelle « Les derniers Hommes ». À la fin de la guerre, il intègre aux Hommes du XXe siècle le portfolio « Prisonniers politiques », constitué de photographies prises par son fils Erich Sander, emprisonné en 1934 en raison de ses opinions politiques, ainsi que des portraits de Juifs de Cologne réalisés pour des pièces d’identité en 1938-1939 alors que ceux-ci cherchent à fuir l’Allemagne nazie.

Photographies August SANDER

Du 08/03/2018 au 15/11/2018
MEMORIAL DE LA SHOAH
17 rue Geoffroy l’Asnier
75004 PARIS
France

Horaires : Tous les jours de 10h à 18h, sauf le samedi. Nocturne jusqu’à 22h le jeudi.
Téléphone : 01 42 77 44 72
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