Comment la déshumanisation de la police exacerbe la violence dans les mouvements sociaux.
Edouard MONFRAIS
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12 – 2018 / 01 – 2020
Depuis des années est appliquée une sorte de « Starwarisation » des unités qui encadrent les mouvements sociaux. Un équipement de plus en plus impressionnant, des armes disproportionnées. Petit à petit, le rapport humain est complètement effacé.
La couverture médiatique massive des manifestations ainsi que l’émergence de nouveaux canaux de diffusion via les réseaux sociaux, poussent les forces de l’ordre à dissimuler leur visage pour des raisons de sécurité. Ils deviennent donc non-identifiables. Cet anonymat crée chez certains d’entre eux, la sensation d’être couverts par une impunité morale et juridique. Ils utilisent de manière démesurée des armes non létales mais néanmoins dangereuses contre les manifestants.
De leur côté, les protestataires, les considèrent comme des « machines ennemies » et perdent tous scrupules à s’en prendre à eux avec une extrême brutalité.
Les manifestations sont donc de plus en plus violentes, parfois de véritables champs de bataille, en contradiction avec l’image d’une France démocratique, défenseure des Droits de l’Homme. L’année 2019 a d’ailleurs vu le nombre de blessés graves augmenter fortement.
Voici une série de photos illustrant mon propos. J’ai accompagné une bonne part des mouvements sociaux de 2019 et le scenario, à quelques exceptions près, s’est répété inlassablement… Mon travail n’est en aucun cas une prise de position mais plutôt une interrogation sur la situation sociale de notre pays. Le mal-être actuel dans la police est une conséquence visible des fractures politiques françaises.
Une note d’espoir : lors d’affrontements violents, on a pu voir la mise au sol d’un policier qui a perdu son casque et s’est retrouvé en réel danger, isolé et désarmé. Aussitôt, des manifestants qui étaient en train de s’en prendre à lui se sont mis autour de lui pour le protéger.
La remise de l’Humain au cœur des priorités en matière de maintien de l’ordre est pour moi le seul espoir d’apaisement de cette violence qui prend de plus en plus d’ampleur.
Edouard Monfrais
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