Tunisie, chronique d'une jeunesse en transition

Augustin LE GALL


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Le soulèvement populaire de 2011 a révélé le grand malaise de la jeunesse des milieux populaires en Tunisie. Confrontée aux disparités économiques et sociales des régions, aux manques de perspectives d’emplois, au fort taux de chômage ou encore à la répression quotidienne de la police, cette jeunesse est un terreau propice à la propagande des groupes religieux extrémistes. La révolution a laissé place à la frustration et au sentiment de désespoir de cette jeunesse dont la situation n’a cessé de se détériorer . Pendant la période de la transition démocratique (2011-2014), la Tunisie a été confrontée à de nombreuses crises politiques, sociales et sécuritaires: augmentation des groupes radicaux et extrémistes, assassinat politiques, bi-polarisation de la classe politique, émigration clandestine massive vers l’Europe, répression de la jeunesse contestataire, attaques terroristes contre les forces de l’ordre, jihadisme vers la Syrie…, renforçant ainsi ce sentiment d’abandon de la part des autorités tunisiennes. Après l’attentat du Musée du Bardo en mars 2015 et celui de Sousse en juin 2015, la Tunisie doit faire face aux dérives de cette jeunesse coincée entre le manque de perspectives économiques et sociales et la hausse de l’influence de groupes religieux extrémistes sur le territoire national. Pendant quatre ans, j’ai parcouru la Tunisie pour comprendre les causes du malaise de cette jeunesse tunisienne qui tente de sortir des zones d’ombres construites par les régimes dictatoriaux successifs.

 


Country : Tunisie

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