Le monde de la taxidermie est un monde étrange, peu ouvert. On se retrouve dans l’envers du décor, dans un monde de création mais aussi de mort. Ce monde qui me fascine rebute la plupart des gens. Pourtant, moi, j’y vois de l’art, un monde à explorer, une envie de recréer la vie. J’y découvre des ateliers, des réserves, des salles d’exposition inconnues ou encore des caves de musées. Ici, on crée et l’on oublie. Les animaux sont vus comme des trophées, des massacres, des modèles d’exposition ou encore de simples évocations de ce qu’ils ont été pour nous dans le passé. Ils deviennent des souvenirs, une mémoire, une histoire tout en essayant de conserver un aspect vivant. On explore ces lieux insolites et l’on se sent observé. La poussière et l’odeur de naphtaline me submergent. Je traverse seule avec mon appareil photo une galerie d’animaux stoïques et silencieux. Après plusieurs années d’absence dans les musées, je retrouve les collections intactes. Je retourne dans ces lieux habités, qui me hantent. Je suis à la quête de nouveaux lieux, de nouveaux musées, de nouvelles réserves à visiter, d’autres taxidermistes et collectionneurs à rencontrer.