Mirage

Loïc LE LOËT


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« Mirage » (Playa de Vega, les illusions perdues)

Dans le Piémont vivait le peuple Celte des « Esturi ». Il y coulait aussi un fleuve, le « Stura ». « Sturi », « stura », la même racine perdure encore en gaélique et en breton dans les mots « ster » et « stour » qui signifient « rivière », « fleuve ».

Avec cette série de photographies en surimpression, je veux scénariser et mettre en garde contre l’insouciance, la nonchalance et la légèreté voire l’indifférence qui caractérisent nos sociétés. Ces bouleversements catastrophiques sont dus pour une grande part à notre incapacité à repenser nos modes de vies, lesquels induisent des réponses brutales de la nature à notre égard.

Les gens sur la plage apparaissent en équilibre précaire, dans un décor submergé et dans des endroits du champ de l’image inattendu. Peu à peu le désordre s’intensifie sous nos yeux. Les vacanciers vaquent à leurs occupations, ignorant le danger du dérèglement de la nature et son corollaire, le réchauffement de notre planète. Mais insidieusement, une autre sensation émerge. L’étrangeté prend le pas sur la normalité. Un monde inondé, engloutit, apparaît, l’échelle, la profondeur sont mêlées, voire inversées. Signes d’un monde sens dessus dessous s’autodétruisant. Les humains semblent avoir été posés là, suspendus entre deux mondes. Ils apparaissent en collages fragiles, silhouettes de plus en plus lointaines, figurines prêtes à être englouties, effacées, fondues par toute la matière autour.
Seuls restent le minéral et l’aquatique où l’Homme finit par disparaître de l’environnement. L’image est devenue équilibrée, apaisée, le calme semble être de retour.

 

Loïc Le Loët

 


 

Pays : Espagne
Région : Asturies
Lieu : Ribadesella

Nombre de photos : 25