LES IRRÉDUCTIBLES DE FORD-MARDYCK

Frédéric MIGEON


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Février 2019

Dans l’agglomération de Dunkerque, la ville de Fort-Mardyck, c’est un petit bout de cette France pavillonnaire plus ou moins périphérique qui polarise l’attention depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. « Un vrai village gaulois », plaisantent certains de ses habitants, dont le cœur oscille entre esprit de solidarité et tentation du repli.

Mais Fort-Mardyck, c’est aussi l’histoire d’un ancien village de pêcheurs, coupé de son accès à la mer au début des années 1960 par la construction du complexe sidérurgique d’Usinor (aujourd’hui ArcelorMittal). C’est l’histoire d’une ville convertie à la cadence des chaînes de production en seulement une génération, embringuée vaille que vaille dans les turbulences de l’épopée industrielle. C’est l’histoire d’une ville qui a toujours vécu à l’écart des vagues migratoires successives, loin des grands ensembles de Dunkerque, de Grande-Synthe ou de Saint-Pol-sur-Mer. C’est l’histoire d’une ville de 3 533 habitants, socialiste de longue date, qui compte plus d’une trentaine d’associations à vocation sociale, culturelle ou sportive, et où le carnaval réchauffe le cœur pendant les trois mois hivernaux. Mais c’est également l’histoire d’une ville où la candidate Marine Le Pen a atteint le taux record de 69% des suffrages au second tour de l’élection présidentielle de 2017.

En février 2019, je suis parti durant une semaine à la rencontre de ses habitants pour comprendre leur quotidien et leurs aspirations. Profondément ancrée dans le micro-local, la vie des Fort- Mardyckois se construit souvent à l’écart d’un monde sur lequel ils considèrent ne pas avoir prise.

Frédéric Migeon


 

Pays : France
Région : Hauts-de-France
Lieu : Fort-Mardyck

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