Le Serment de Liancourt, une année avec les gadzarts de Cluny.

Hugo RIBES


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On les appelle les Gadzarts pour "gars des arts". Cette fraternité de l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM) perpétue des traditions biséculaires inspirées entre autres du compagnonnage. La vie d’un Gadzart est rythmée par des rites. L’initiation permet de transmettre les valeurs Gadzariques.  Le Baptême vient acter l’entrée dans la communauté. Les 508 jours, à la moitié de la scolarité, symbolisent le reste du chemin à parcourir. Il sont connus et souvent critiqués pour leur esprit de corps prononcé. Celui-ci trouve ses origines dans l’histoire de l’école. Crée en 1780 par le duc de la Rochefoucault-Liancourt pour des orphelins de son régiment, elle fut d’abord gérée de façon militaire. Les Gadzarts ont très tôt fait corps contre la "strass", l’administration, s’inventant même leur propre langage pour ne pas être compris d’elle. A Cluny, le cadre de l’abbaye force l’autarcie. Ces jeunes qui sortent de deux ans de prépa en vase clos se retrouvent tout à coup immergés dans une bulle sociale enivrante. Pendant leurs trois années de cursus, ils vivent en communauté et sont encouragés à s’engager dans la vie étudiante. La pression est forte pour chaque promotion qui doit se distinguer de la précédente, en particulier pour l’organisation des événements qui voient revenir les anciens. Directeurs, managers, chefs de projet ou chercheurs, ceux-ci constituent un réseau de 30000 noms sur lequel les nouveaux diplômés s’appuieront durant toute leur carrière. A l’origine créée dans une ferme pour 20 élèves, l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers se classe aujourd’hui parmi les plus prestigieuses grandes écoles Françaises. Pour beaucoup, c’est l’esprit de corps des Gadzarts qui lui ont permis de s’y placer.

 


Pays : France
Lieu : Cluny

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