Raphael DALLAPORTA
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La patronne avait donné une liste de mots: « oui, merci, bonjour et au revoir. » C’était les seuls qu’Aina, 18 ans, avait le droit de prononcer. La journée commençait à 6 heures: préparer le petit déjeuner pour les deux enfants de la famille, puis repassage, aspirateur, lessive, vaisselle, jardinage, cuisine… Jusqu’à minuit. Aina mangeait dans une assiette « à part » les restes du repas de la famille. Elle dormait sur le carrelage de la salle de bains. Aina avait quitté Tananarive, capitale de Madagascar, sur une promesse: « un travail, de l’argent pour envoyer à ma famille, la possibilité de poursuivre mes études. » Prisonnière pendant deux ans, agressée, menacée, elle n’a touché aucun salaire. Une voisine a finalement remarqué dans le jardin cette « jeune fille maigre qui ne parlait pas ». Elle lui a donné de la crème pour soigner ses mains déformées par les crevasses. Elle a appelé le CCEM. Aujourd’hui, Aina est aide-soignante en région parisienne. Ses «employeurs» ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, et 4500 euros d’amende.
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