LÉPREUX
AU VIÊTNAM


This post is also available in: Anglais

A condition d’être détectée à temps, la lêpre peut être guérie, mais les séquelles et les invalidités provoquées par cette maladie ne cessent jamais. La chirurgie réparatrice et esthétique est un moyen pour aider les lépreux à vivre presque normalement. Etre lépreux au Viêt Nam, c’est être mis au ban de la société. La peur subsiste. Les lépreux ne peuvent être soignés dans aucun hôpital non spécialisé. Pas de travail non plus pour eux. A Ben Sân, une léproserie située à une vingtaine de kilomètres d’Hô Chi Minh-Ville, construite par des religieuses, en 1956, accueille aujourd’hui 800 personnes dont 558 malades – les autres sont les conjoints et les enfants – qui cultivent les arbres fruitiers. Leur production est vendue sur les marchés par un intermédiaire, sinon nul n’achèterait ces fruits. Cet opprobre frappe aussi les enfants de lépreux qui, eux, n’ont jamais été atteints par la maladie. Portraits de lépreux rencontrés au Centre de Dermatovérénologie de l’hôpital n°IV d’Hô Chi Minh-Ville et à la léproserie de Ben Sân. Le jeune sculpteur Tang Minh Luong, Hhân Tô Hâ, menuisier, Chung Vînh Hy et sa compagne Thi Phung qui se sont rencontrés à l’hôpital, Thi Manh, 70 ans, est malade depuis l’âge de 17 ans. Elle n’a plus ni main, ni pieds, mais passe ses journées à coudre des coussins en patchwork qu’elle vend par paire aux autres malades de la léproserie. Tous ont été soignés par l’équipe médicale du docteur Hoang Thien Quang,, médecin-chef du service lèpre de l’hôpital n°IV d’Hô Chi Minh-Ville. François-Xavier Seren

Photographies SEREN Francois Xavier