TRACES DU PASSÉ
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L’intention du reportage « Derelict days » était de couvrir trois capitales européennes : Prague en République Tchèque, Tallinn en Estonie et Berlin en Allemagne. Dans chacun de ces lieux, j’ai entamé des recherches afin de trouver les sites laissés à l’abandon et porteurs d’une mémoire industrielle, synonyme d’une occupation ou relique d’une époque révolue.
L’ancien bloc soviétique a laissé derrière lui les traces d’un déclin industriel comme l’usine d’acier Poldi dans les faubourgs de Prague, mais aussi ceux d’une oppression comme dans la prison de Patarei à Tallinn en Estonie. A contrario, l’Allemagne a abandonné des sites devenus désuets face au progrès et à l’énergie économique du pays. L’ancien centre ferroviaire de Güterbahnhof dans le Nord de Berlin est actuellement démembré et si tristement délaissé lorsqu’on entend à deux pas les allées venues du S-Bahn (RER Berlinois), qui rythme l’agonie de ce lieu jadis névralgique. ! Je voulais montrer au travers de ce reportage, la poésie aussi cynique soit-elle qui ressort de ces lieux, où ces hommes, ces femmes ont travaillé, ces lieux qui ne sont plus que des ruines aujourd’hui anonymes et demain oubliés.
L’architecture magnifique de ces lieux de mémoire disparait, abandonnée ou détruite pourtant symbole du patrimoine de chaque pays ! Toute la problématique du reportage a tourné autour des nombreuses interdictions légales d’accès aux sites ou par leur simple dangerosité: amiante, plafonds qui s’effondrent, structures affaissées, vandalisme, squatteurs. J’ai pu faire partie des derniers photographes autorisés à pénétrer dans la prison de Patarei. Elle est depuis décembre 2016 totalement interdite.