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 Julien ERMINE
Inde – 2011 1 sur 5 ; quel drôle de Titre… ???
Aujourd’hui, en Inde, un enfant sur cinq est considéré comme « pauvre » selon les Nations Unies et de fait, vit en-dessous du seuil de pauvreté. Dans ce pays aux mille contrastes, aux mille coutumes et aux mille tumultes, là où l’économie est pourtant florissante, bon nombre de lacunes inquiètent et s’accumulent dans une Inde surpeuplée.
Ce pays pourtant à l’aube de temps nouveaux, affiche nombre de facteurs d’inquiétudes sur des questions pourtant fondamentales : accès au développement pour tous, à la santé, à la scolarisation, disparité dans l’accès aux richesses, précarité, insalubrité, notion parfois aléatoire des droits de l’homme, etc.
Derrière les façades des taux de croissance et autres indices de développement économiques présentés de manière satisfaisante mais parcellaire se cachent d’autres réalités, sociales celles-là.
Il y a plus de 360 millions de « pauvres » en Inde : a titre comparatif, cela représente plus de personnes que le nombre total d’habitants en Europe. L’inquiétude porte aujourd’hui sur l’avenir de ces millions de laissés pour compte. L’Inde peut-elle relever le défi de sortir de la misère tous ces déshérités lorsque l’on sait que le sous continent est foulé par un milliard deux cent millions d’âmes… Comment seront-ils « intégrés » à ce monde en pleine mutation. Ce monde qui, justement développe un modèle économique fondé en partie grâce à ces millions d’hommes et d’enfants que l’on peut payer trois fois rien, « la main-d’œuvre à bas coût » comme on se plaît à la nommer en Occident.
Ces enfants cassés ou abandonnés à leur sort ou à celui de leur condition de misère sont au nombre de 80 millions en 2012.
1 enfant sur 9 est au travail : c’est un record mondial.
12 millions travaillent chaque jour dans des emplois dit « à risques ».
Mal nourris, mal soignés, le quotidien des plus pauvres est fait de petits travaux, de débrouille pour la survie, d’ennui, de précarité. Dans la majorité des cas, il n y a pas de porte de sortie, pas de solution pour l’amélioration de leur conditions humaines, pas de système permettant de les sortir de leur situation misérable, et ce, même à moyen ou long terme. Ils sont souvent livrés à la rue dès l’enfance, parfois contraints, parfois mutilés.
La multitude des facettes des conditions subies semble désolante : travail infantile, conditions de vie sociale, d’habitat, le rapport aux maladies, à la sous alimentation, aux conditions de mendicité etc. et pourtant, la force des choses, les efforts consenties imposent la aussi le respect.Le regard ici est parfois, inquiétant, parfois fascinant sur ces « laisser pour comptes », sur les joies et les tristesses partagé par ces 80 millions d’enfants auquel la vie n’a pas accordé une bonne étoile… ou une bonne situation liée au cycle des réincarnations pour être plus en phase avec nombre de philosophie indienne.

Pendant 14 mois, j’ai parcouru l’Inde pour porter mon attention et mon regard sur ses enfants pauvres. A travers d’une sélection de 20 images, je propose un regard singulier et digne sur leur conditions de vie.

Légendes  des photos : 

01. Jeune ramasseur de métal dans la décharge de Ghazipur. Delhi.

02. La décharge de Ghazipur représente une surface de 30 hectares, c’est l une des plus grande d’Asie. Delhi.

03. Le lot quotidien de ces indiens là consiste a être le premier à attraper quelque chose a recycler lors de l’arrivée des camions a ordures. Delhi.

04. Ce tuyau de canalisation abandonné le long d’une route dans l’uttar pradesh sert de salle de bain improvisé a ce gamin de 4 ans. Kanpur.

05. Magnifique scène de jeune qui s’occupe plus de son petit frère que de faire la manche auprès des passant indifférents. Bombay

06. Ce  jeune mendiant, d’obédience chrétienne tente vainement la charité pour obtenir quelques précieuses roupies. Calcutta.

07. Ces 3 enfants, chacun mutilés, sont frères et sœurs. Ils mettent fin à une matinée de mendicité pour aller chercher à manger, avant de reprendre la quête l’après midi dans une autre rue.

08. Ici, un enfant dort à même le macadam sous le regard impassible des promeneurs. Calcutta.

09. Cet enfant est en plein sommeil, au passage de musulmans se rendant à la mosquée Fatehpuri. Delhi.

10. Ce jeune d’origine népalaise s’est fait battre par son père deux jours avant cette prise de vue au motif que la "paye" ramené par sa mendicité n’était pas suffisante. – Delhi.

11. Passage d’un train très "suivi" dans un bidonville. Kanpur

12.  C’est jeunes ne se sentent même pas interpelés de passer devant le cadavre en décomposition d’un chien situé a environ 20 mètres de leur semblant de maison. Bombay.

13. Ces jeunes jouent a se sauter dessus, sans accorder la moindre importance à leur terrain de jeu  composé uniquement que de déchets en plastique. Delhi.

14.  Cette photo a été prise a Rishikesh, autrement appelé "capital mondial du yoga". A coté de cette fresque se cache dans le sud de la ville un bidonville construit à même une décharge. Ici les vapeurs sont dus aux feux d’ordures.

15. Ces trois jeunes travaillent sous les yeux de leur "chef" ; ils creusent les fossés qui accueilleront les futures canalisation – le long d’un route de campagne au Karnataka.

16. Vue d’un bidonville le long d’un affluent du fleuve Hugli. Calcutta

17. Les températures atteignent des sommets juste avant la mousson. Il est impératif de faire boire les plus jeunes pour éviter la déshydratation. Lucknow.

18.  Portrait d’un enfant réclamant à boire dans la ville de Kanpur.

19.  cet enfant ressemblant à un mort n’est en faîtes qu’en train de dormir, calfeutré dans sa moustiquaire, sous un pont dans le Quartier d’Okhla. Delhi.

20. Juché sur 80 mètres de hauteur d ordures, cette jeune fille contemple l’horizon de Delhi accompagné de ces milliers d’oiseaux, inexorablement attiré par l’odeur d’une des plus grandes décharge au monde.

Photographies ERMINE Julien