REGARD SUR LE PHOTOJOURNALISME ET LA PHOTOGRAPHIE DOCUMENTAIRE

11ème biennale photographique


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Nous avons tous en mémoire des photographies qui ont marqué l’histoire comme celle du combattant espagnol photographié par Robert Capa pendant la guerre d’Espagne, ou encore celles du débarquement de Normandie en juin 1944 à Omaha Beach ; les images des camps de concentration et de la libération, le grand reportage de William Eugène Smith sur Minamata et les dégâts causés par la pollution au mercure ; plus proche de nous le reportage d’Olivier Laban-Mattei sur le tremblement de terre en Haïti en 2010, les images d’Irak de Laurent Van Der Stockt…
Mais la donne a changé avec l’arrivée de la photographie numérique, l’omniprésence des caméras de télévision, des téléphones portables, de la toile, de facebook, twitter et wikileaks…
L’instant entre le moment où l’événement a lieu et sa transmission au public est quasiment immédiat. Les supports ont changé et se sont multipliés ; la place accordée par les magazines à la photographie de reportage se réduit. Et pourtant des hommes et des femmes s’engagent toujours pour nous informer et pour témoigner, souvent au péril de leur vie… Alors que la grande tradition du photojournalisme est de prendre le temps pour traiter un sujet de la façon la plus juste possible, les médias sont engagés dans une course effrénée à l’information et entretiennent l’appétit du public à voir toujours plus d’actualités sans discernement.
Aujourd’hui le photojournalisme se retrouve sur le marché de l’Art, dans les galeries et les musées, coincé entre éthique et esthétique, entre devoir de mémoire et travail de mémoire. Ainsi, cette XIe biennale photographique présente, du 14 juin au 13 juillet 2012 au centre culturel Una Volta, les regards de photographes passionnés et engagés : Martina Bacigalupo raconte la vie quotidienne de Filda Adoch, l’histoire silencieuse d’une femme admirable du district de Gulu et montre les souffrances du peuple du nord de l’Ouganda ; Dalia Khamissy nous délivre les portraits de parents de disparus pendant la guerre civile du Liban (1975-1990), accompagnés des photographies de ruines de Bint Jbeil, village le plus bombardé lors du conflit Israélo-Libanais de 2006 ; Arthur Smet, soldat photographe alias 5/5, photographie la guerre d’Algérie côté Français alors que Kryn Taconis réalise en 1957 un reportage exclusif sur le FLN au maquis ; le portrait du commandant Massoud photographié par Reza côtoie les regards adultes des enfants de Kaboul saisis par Laurent Van der Stockt ; le journal “L’Illustration” raconte la Grande Guerre aux bourgeois ; le magazine “Life” publie les dernières photographies de Gerda Taro, écrasée par un char en juillet 1937 alors qu’elle couvrait la guerre d’Espagne… Autant de regards et d’engagements qui non seulement écrivent et témoignent de l’histoire du monde mais contribuent surtout à ce que l’on ne puisse jamais dire nous ne savions pas.

Marcel Fortini, Directeur du Centre Méditerranéen de la Photographie.

photographs by COLLECTIF

From 14/06/2012 to 13/07/2012
CENTRE MÉDITERRANÉEN DE LA PHOTOGRAPHIE
Centre Culturel UNA VOLTA, les arcades du Théatre, rue Campinchi
20200 BASTIA
France

Opening hours : Entrée libre du lundi au vendredi de 9h à 12h et 14h à 20h et à partir du 25 juin 2012 de 9h à 12h et 14h à 18h
Phone : 04.95.32.12.81
info@cmp-corsica.com
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