LETHWEI

La boxe traditionnelle birmane


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Depuis 2004, je voyage régulièrement en Asie du Sud-Est pour y photographier les minorités locales. Mettre en lumière les gens dont on ne parle pas, est une voie que j’ai choisie dans mes démarches personnelles. En 2009, je commence une série sur les boxeurs birmans, afin de partager avec tout le monde, mon expérience passée à leur côté. Pour la plupart issus de milieux pauvres, ces combattants se battent au quotidien dans un pays souvent déchiré.
L’art des 9 membres : patrimoine culturel du Myanmar

Pour les birmans, le lethwei est plus qu’un sport, c’est une identité nationale et une tradition qu’ils ont su faire perdurer malgré leur histoire longue, peuplée de conflits. Initiée jeune, elle permet dans beaucoup de groupes ethniques de montrer sa force et son courage. Les combats sont des rituels importants pour les jeunes, qui par leur volonté, montrent qu’ils deviennent des hommes.
L’un des aspects unique de cette boxe, est la capacité d’utiliser toutes les parties du corps comme arme (poings, jambes, coudes, genoux et tête), d’où son surnom « L’art des 9 membres ». Elle se pratique debout, sans gants, les pieds et mains bandées. Le lethwei a la particularité d’autoriser un grand nombre de techniques de projections, facilitées par l’absence de gants. L’utilisation des coups de tête en fait une boxe à part entière tactiquement.
Ce documentaire m’a permis de venir (et revenir) dans plus de 20 camps d’entraînement au Myanmar. A chaque voyage, j’ai ramené leurs portraits aux boxeurs, ou les ai imprimés directement sur place après les prises de vues.
Mon approche du portrait a toujours été dans l’échange, et non dans la captation seule de la photographie. C’est une partie de l’échange humain que j’ai eu avec les boxeurs, qui a facilité mon insertion au sein de club. J’ai vécu mes séances de prises de vues, comme étant l’un des leurs, en toute fraternité.
La célébrité de ce sport n’offre le succès financier qu’à une poignée d’hommes, et reste très modeste par rapport aux sports des pays occidentaux. Un tirage photo est un beau cadeau de valeur pour ces boxeurs pour la plupart issus de familles pauvres.
Concernant les lieux, les prises de vues ont été essentiellement prises à Yangon, Mandalay, et dans le sud du pays, dans la région de Pa-An, la plus fournie en champions. Les ethnies Karens (connues pour être dures au mal) et Môns sont de loin les plus représentées au sein du lethwei.

Les boxeurs

Si la culture de la boxe birmane, vue de l’étranger, peut choquer par la violence qu’elle affiche avec des pratiquants qui débutent à 6-7 ans environ. Elle est pourtant une base familiale importante, où le père transmet une tradition à son fils.
C’est aussi la plupart du temps un socle social incontournable, où le professeur éduque, encadre et forme les plus jeunes d’entre eux, qui grandissent très souvent dans la pauvreté. Le camp est une seconde famille, où l’on apprend respect, humilité et entraide.
Au sein du livre, vous pourrez découvrir des boxeurs de tout âge : l’enfant débutant au club, celui qui fait son premier combat dans son village, le champion local et la majorité des champions ayant la ceinture d’or.
Vous découvrirez aussi les portraits de ces héros actuels : Soe Lin OO, Tun Tun Min, Too Too, Kyal Lin Aung, Win Tun et beaucoup d’autres…qui cherchent à défendre et promouvoir les bases ancestrales du Lethwei. Mon approche a toujours été humaine et respectueuse envers les acteurs principaux de ce sport.

Photographies Martial COUDERETTE

Du 21/11/2017 au 22/12/2017
Bibliothèque du 1er arrondissement de Lyon - Salle du 1er étage.
7 rue Saint-Polycarpe
69001 Lyon
France

Horaires : Les mardis et mercredis de 10h à 12h et de 13h à 19h / Vernissage le jeudi 23 novembre à partir de 18h30. / Les jeudis et vendredis de 13h à 19h et le samedi de 14h à 18h.
Téléphone : 04 78 27 45 55