©The Jill Freedman Irrevocable Trust
This post is also available in: French
La Galerie Rouge organise la première exposition personnelle en France consacrée à la photographe Jill Freedman (1939-2019). Peu connue du grand public, Jill Freedman a pourtant été l’une des plus importantes photographes américaines de la deuxième moitié du XXème siècle. Proche de la tradition humaniste, elle est une révoltée au grand coeur et une formidable conteuse d’histoires.
Son oeuvre se caractérise par une volonté d’être au plus près de ceux et celles qu’elle photographie afin de restituer les relations humaines dans toute leur complexité avec comme seuls guides l’altruisme et l’absence de jugement.
Farouchement indépendante et ouverte d’esprit, elle était attirée par les personnes aux vies marginales, par les sociétés et communautés dites « fermées ». Elle ne les photographiait jamais comme des étrangers mais comme ses ami.e.s, voire sa propre famille, s’immergeant entièrement dans la vie de ses sujets afin de raconter leur histoire de manière la plus fidèle. Elle a ainsi réalisé une oeuvre humaniste, sombre et engagée, mais aussi pleine d’humour.
L’exposition s’articule autour de trois « mondes » que Jill Freedman a côtoyés et photographiés sur la longue durée : les rues de New York, sa ville d’adoption depuis 1964 ; la Marche des pauvres sur Washington organisée à la suite de l’assassinat de Martin Luther King en 1968 ; et la vie d’un cirque itinérant dans le Sud-Est des Etats-Unis dans les années 1970.
Photographe d’une grande virtuosité, elle réalisait elle-même ses propres tirages appréciant particulièrement les effets de clair-obscur. Souvent sombres, ils font place à une lumière qui irradie ses photographies et les personnes qui les composent.
Biographie
Née le 19 octobre 1939 à Pittsburgh, Jill Freedman est une photographe de rue américaine proche de la tradition humaniste.
Diplômée de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Pittsburgh, Jill Freedman quitte les Etats-Unis à 21 ans pour se rendre en Israël puis en Europe où elle réside quatre années. Femme aux mille vies, sa passion pour la musique, et plus particulièrement le jazz, lui permet de financer en partie ses voyages en chantant dans des bars – La Contrescarpe à Paris – ainsi que sur le plateau de l’émission de la BBC, Tonight Show à Londres. De retour aux Etats-Unis, elle déménage dans la ville New-York en 1964, au coeur de Greenwich Village, un quartier dont elle captura l’ébullition culturelle dans les années 1970 et 1980. Qualifiée de photographe “au service de l’humanité”, elle quitte son poste de rédactrice publicitaire à la mort de Martin Luther King en 1968 pour participer à la “Marche des pauvres” à Washington D.C et vivre à Resurrection City pendant les six semaines de la manifestation. Le magazine Life publie ses photographies que l’on retrouve dans le premier livre de Jill Freedman intitulé Old News : Resurrection City (éditions Grossman, 1970).
Au début des années 1970, guidée par son regard d’enfant, Jill Freedman suit pendant deux mois le cirque itinérant Clyde Beatty-Cole et publie un livre en 1975, Circus Days, à l’issue de son voyage. La même année, Jill Freedman commence à photographier les pompiers de New-York. Ces deux années qu’elle passe à leurs côtés aboutissent à l’ouvrage Firehouse en 1977. Pourtant critique face aux violences policières, elle réalise ensuite une série consacrée à la police de la ville de New York (NYPD) publiée dans Street Cops en 1981. Cette série permet à Jill Freedman de dépasser ses propres préjugés et de “dévoiler ce travail de l’intérieur, avec humanité”.
Après avoir vécu quelques années près de Miami Beach, Jill Freedman passe la fin de sa vie à Harlem où elle décédera des suites d’un cancer le 9 octobre 2019.
From 28/09/2023 to 02/12/2023
La galerie rouge
3 rue du Pont Louis-Philippe
75004 Paris
France
Opening hours : Du mercredi au samedi de 11h à 19h
Phone : 01 42 77 38 24
contact@lagalerierouge.paris
www.lagalerierouge.paris