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L’attention de ce photographe uruguayen se porte sur plus de 3,000 cireurs de chaussures se battant chaque jour pour les clients dans les rues de La Paz, la capitale de Bolivie. Ils cachent leurs visages derrière les cagoules pour ne pas être reconnus ; ils ne veulent pas que leurs voisins dans la banlieue d’El Alto sachent ce qu’ils font vraiment. Leurs familles sont persuadées qu’ils ont un autre travail. Ils luttent contre la discrimination avec ces masques improvisés qui, à la fois, les rendent invisibles et les réunissent en tant qu’un tribu urbain. Grâce à cet anonymat collectif, ils se sentent invincibles face au reste de la société. Pendant plus de trois ans, Federico Estol a travaillé ensemble avec 60 cireurs de chaussures pour un projet du journal Hormigón armado ( »Béton armé »). Chaque image dans cet essai est présentée dans un format semblable à celui d’un reportage photographique. Dans ce travail collaboratif, ces héros des cireurs de chaussures émergent avec, à l’arrière plan, l’architecture andine ; combattants sans visage ayant chacun une identité forte. Les personnages principaux de ce livre photographique – publié sous forme d’un journal – sont à la fois les acteurs et les producteurs, et ils s’opposent à la stigmatisation sociale avec créativité et ironie.