FICTIONS DOCUMENTAIRES

4ème édition du festival de la photographie sociale de Carcassonne


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LAURA LAFON, You Could Even Die For Being A Real Couple
Un dialogue à la fois tragique et drôle sur les constructions sociales de l’amour et les contextes de son exercice. Une auto-fiction qui nous entraîne dans une histoire d’amour au Kurdistan.

« C’est quoi l’amour ? »
Un été, cette question conduit Laura Lafon en terres kurdes, à l’Est de la Turquie. Elle qui avait très envie de tomber amoureuse, est accompagnée de Martin Gallone – amant, compagnon photographe. Leur duo est source d’interrogations pour les jeunes kurdes qu’ils rencontrent. Est-ce un couple ? Pourquoi ne sont-ils pas marié·es ? Des discussions collectives fleurissent autour du sujet. Elles révèlent un paradoxe : alors que la lutte contre le patriarcat est l’un des fondements du combat pour son indépendance, le peuple kurde reste marqué par un fort conservatisme amoureux. Autant de traditions prudes et d’interdits en décalage avec ce que représentent les deux voyageurs. Lafon décide d’en faire un jeu photographique.
Sa relation avec Martin devient une porte d’entrée pour interroger les luttes qui traversent le territoire. Comment les jeunes kurdes envisagent, expérimentent l’amour ? Qu’en attend-t-elle, elle ? Elle utilise l’autoportrait pour performer le cliché du couple libre occidental qu’elle assume représenter. Parallèlement, elle invite les jeunes kurdes qui les accueillent à se mettre en scène, à la mettre en scène.
You could even die for not being a real couple rappelle que l’intime est politique. C’est un dialogue à la fois tragique et drôle sur les constructions sociales de l’amour et les contextes culturels de son exercice. Une auto-fiction qui nous entraine dans une histoire d’amour au Kurdistan, ce pays qui se bat pour exister.

 


 

GILBERTO GUIZA-ROJAS, Territoire-Travail
Une interrogation sur le processus de formation professionnelle des réfugiés sur le territoire du Grand Paris.

Le projet « Territoire-Travail », interroge le processus de formation professionnelle des réfugiés dans le territoire du Grand Paris. Le projet a été développé avec l’aide de l’AFPA et du projet HOPE.
En raison de l’incompatibilité de leur métier, d’un besoin d’apprentissage de la langue ou des problèmes de statut et de droit au travail, les réfugiés peuvent être amenés à une “réorientation professionnelle” en potentiel décalage avec leur métier d’origine. Le travail est l’un des piliers de l’intégration, mais ce processus peut être très difficile à mettre en œuvre à cause des barrières linguistiques et des différentes procédures administratives.
Territoire-Travail est constitué principalement d’« assemblages photographiques ». Ces assemblages constituent un nouvel espace photographique créé par l’intersection entre les images des espaces où les participants sont logés et formés, et les images de mises en scène construites en concertation entre les participants et l’artiste.
Ces deux types d’images ont une esthétique différente. Les images du fond (des photographies d’espaces) fonctionnent comme une sorte de papier peint, moins contrastées que les photographies de mises en scène. Elles sont le résultat des repérages et des déambulations de l’artiste dans les lieux de formation situés dans des territoires périphériques isolés en termes de distance et de moyen de transport de la vie parisienne. Les photographies des mises en scènes (posées sur les images d’espaces), mettent en évidence la complexité des gestes réalisés par les personnes venues du monde entier en regard de leur tentative d’adaptation. Ces actions sont des constructions réalisées en concertation entre l’artiste et les participants, où chaque personne performe dans le vide les gestes de son ancien métier. Se crée ainsi une intersection Territoire-Travail qui questionne les décalages et les adaptations de vie propres à l’exil.
Pendant plusieurs mois l’artiste a aussi mené un atelier de création photographique où les participants ont produit des images d’exploration du territoire où se déroule leur formation. Ces ateliers ont eu un écho avec les images de repérage réalisées dans le même territoire par l’artiste.

 


 

Le travail photographique présenté dans cette exposition a été réalisé avec la collaboration des chercheurs Clément Barbier, David Gaborieau, Gwendal Simon et Nicolas Raimbault.
Cette exposition est coproduite par la Maison de la photographie Robert Doisneau, le laboratoire d’urbanisme de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et le GRAPh-CMi de Carcassonne

photographs by Laura LAFON - Gilberto GUIZA-ROJAS



Un premier vernissage venant mettre en lumière cette double-exposition aura lieu le vendredi 22 janvier [sous réserve d'évolution des mesures sanitaires en vigueur].
From 08/01/2021 to 20/02/2021
Espace Hamilton
30 rue Armagnac
11000 CARCASSONNE
France

Phone : 04.68.71.65.26
cmigraph@gmail.com
www.graph-cmi.org