En marge d'un monde globalisé
Laura TODORAN
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2016 /2017
Retourner dans le village de son enfance c’est toujours un moment fort et touchant. A Maramorak, le village de ma grand-mère où j’ai passé mon enfance, le déclin économique et démographique dans un pays qui se relève difficilement de son passé font que les souvenirs et la réalité ne cessent de s’entremêler. C’est cette confusion temporelle dans laquelle j’aime m’abandonner notamment au moment si particulier de Noël.
Tout réveille en moi des émotions, les vieux murs, les vieilles maisons, les fenêtres anciennes avec des mondes qui transparaissent derrière, les maisons abandonnées, les odeurs, les sons, les nuits silencieuses et peu éclairées par les ampoules des réverbères rarement remplacées. Le temps semble ici s’être arrêté au sens propre car depuis 30 ans je ne perçois pas beaucoup de changements. Même les voitures ont peu été remplacées, elles ont juste vieillies.
La nuit, dans ce décor vide et sombre, on perçoit autour de Noël des lumières derrière les fenêtres ou accrochés au balcon qui clignotent. Ces scintillements se perdent dans une enveloppe de fumée dans laquelle le village est plongé. Un mélange entre brouillard et émanation des chauffages à bois donne à ces lumières un caractère merveilleux.
La veille, la grand-mère introduit dans sa maison de la paille et de maïs qui représentent Noël. Les enfants qui annoncent la naissance de Dieu de porte en porte, arrivent dans la maison en chantant pour recevoir de bonbons, de chocolats et même un peu d’argent… Puis, tout le village plonge dans la nuit noire.
Le matin, le Père Noel se promène dans le village tardivement. Il passe à l’Église. C’est là où tout le monde va le rencontrer pour le saluer comme à l’accoutumer.
Laura Todoran
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